E-Book, Französisch, 184 Seiten
Valentin Commander le Phoenix
1. Auflage 2025
ISBN: 978-2-322-64408-7
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
E-Book, Französisch, 184 Seiten
ISBN: 978-2-322-64408-7
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
Au coeur d'une compagnie d'infanterie, cet ouvrage nous fait vivre l'expérience des citoyens soldats du XXIème siècle. Des hommes et des femmes qui conjuguent vie personnelle, vie professionnelle et engagement au service de la France. Une jeunesse exceptionnelle qui s'investit avec abnégation et qui se bat pour des idéaux démocratiques et républicains.
Le Capitaine VALENTIN, Commandant d'Unité de la 1ère Compagnie du 24ème Régiment d'Infanterie nous fait part de son expérience du commandement et du fonctionnement de la réserve opérationnelle d'une compagnie dans un régiment unique et atypique. Animé par la volonté de servir son pays, le Capitaine VALENTIN a suivi un parcours riche dans la réserve opérationnelle (ORSEM) et est auditeur IHEDN ; en parallèle de son cursus académique (Sciences Po Lille, ESCP EUROPE) et professionnel (Crédit Agricole, AXEREAL, entrepreneuriat). Engagé ab initio en 2009, il a servi au 43ème RI puis au secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) avant de rejoindre le 24ème RI en 2016 en tant qu'officier budget et pilotage puis officier adjoint en 2019. En juin 2021, il prend le commandement de la 1ère Compagnie du 24ème RI, la Compagnie du Phoenix.
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INTRODUCTION
« Aux armes citoyens », exhortation qui fait vibrer les cœurs et bombe les poitrines. Le caractère guerrier et civique résonne dès les premières sonorités de l’hymne national, incitation explicite pour défendre la terre charnelle et nos libertés au prix du sacrifice ultime. L’appel aux citoyens pour prendre les armes et défendre la patrie en danger est l’un des fondements de notre démocratie. La nation constituée doit être en capacité de se défendre si nécessaire par les armes contre toute menace interne ou externe pour assurer sa survie. Les Français et leur armée entretiennent par ailleurs une relation singulière. La France s’est construite par des guerres successives, chaque bataille participant à l’agrandissement de nos frontières. Nation belliqueuse par essence et du fait de sa situation géographique centrale, la France « fut faite à coups d’épée » selon l’expression du Général De Gaulle. Le roman national ne s’est-il pas écrit autour de figures historiques et de grandes batailles ? Citoyen et patriote, l’histoire de France et ses hauts faits d’armes me fascinaient dès mon enfance. La France occupe une place particulière sur l’échiquier des nations, à la fois libératrice des peuples, chantre de la démocratie et des droits de l’homme et terreau prolifique de génies dans les arts et les sciences. Guidé par mes idéaux patriotiques et une certaine idée de la grandeur de la France, j’ai, très tôt, souhaité m’engager plus pour mon pays, me sentir utile et impactant en rejoignant l’armée française. La soif d’aventures, la découverte du pays ou la quête de sensations fortes n’étaient pas mes priorités, ma motivation première était guidée par un idéal patriotique. Je souhaitais rendre à la France ce qu’elle m’avait donné. Ma conception faisait écho à l’appel de John Fitzgerald Kennedy « Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays1 ». M’engager en tant que réserviste dans les forces armées m’était apparu comme une évidence. C’est lors d’un échange avec le responsable des classes préparatoires au lycée militaire de St Cyr l’Ecole en 2005 que je découvrais l’existence de la réserve opérationnelle. Format confidentiel à l’époque, la réserve opérationnelle de l’Armée de Terre accomplissait sa mue parallèlement au mouvement de professionnalisation et n’était connue que des initiés. Animé par une volonté de fer, je participais en 2007 à une préparation militaire supérieure (PMS) à Bitche pendant trois semaines. Premier contact avec l’armée. Le process de recrutement était alors très complexe. Les démarches administratives étaient laborieuses, les déplacements et entretiens se succédaient avec une incertitude omniprésente sur ma participation ou non à cette préparation militaire aux places comptées et où les personnels rejoignant l’active étaient fortement privilégiés dans la sélection. Bien que n’ayant aucune attache familiale avec le monde militaire, j’achevais cette PMS en me classant dans le premier décile. Expérience plus que concluante. En 2009, je signais mon premier contrat au 43ème régiment d’infanterie stationné à Lille, réalisant dans la foulée la formation militaire initiale de réserve et la formation de sous-officier puis, l’année suivante, la formation initiale d’officier de réserve (FIOR). Je quittais ce régiment où je n’ai pu pratiquer que trop peu d’activités du fait de contraintes budgétaires fortes limitant considérablement l’emploi des réservistes et leur instruction pour rejoindre le secrétariat général de défense et de sécurité nationale (SGDSN) à Paris en tant qu’analyste, avant la dissolution du 43ème RI en 2011. A cette période, je poursuivais mes études à Paris et les organismes militaires accessibles par transport en commun sur la région parisienne étaient peu nombreux. J’avais fait le choix de servir mon pays et de mettre à profit mes compétences là où elles pourraient être le mieux employées. L’engagement dans la réserve était un réel parcours du combattant et, certainement, l’étape la plus compliquée de ma vie de réserviste. Volonté et détermination m’ont permis de vaincre et de surmonter les obstacles ; ma maxime était tirée de l’ouvrage du théoricien de la guerre Karl Von Clausewitz « La volonté inébranlable d’un esprit impérieux est le centre géométrique de l’art militaire ». Je capitalisais sur la force morale. La volonté d’être plus opérationnel et de rejoindre un régiment des forces m’habitait depuis de nombreuses années. A la suite des événements terroristes de Charlie Hebdo en janvier 2015, ma décision fut prise : chercher une nouvelle affectation. L’opportunité de participer à la montée en puissance du 24ème Régiment d’Infanterie se présenta à l’été 2016. Une première rencontre fut rapidement organisée avec le chef du Bureau Opérations Instruction (CBOI) qui me proposa le poste d’officier budget. Le 24ème Régiment d’Infanterie est un régiment unique puisqu’il a cette particularité d’être composé à 99% de réservistes, ces derniers armant la majorité des fonctions support. J’acceptais avec enthousiasme la proposition qui m’était faite. Le 11 novembre 2016, mon engagement au service de ma patrie prenait un nouveau départ. Je rejoignais les rangs de mon régiment, le 24ème Régiment d’Infanterie stationné, pour son état-major et deux compagnies, au Fort Neuf de Vincennes. La 3ème puis la 4ème compagnie, dès leur création, étant stationnées au camp des Matelots à Versailles. Arrivé avant le lever du jour, je découvrais un régiment en ébullition. Les personnels se pressaient et accourraient dans toutes les directions pour charger les véhicules poids lourds de type GBC 180 et les deux bus qui devaient nous conduire aux environs de Montmirail. L’objectif était de réaliser une marche régimentaire d’une trentaine de kilomètres en terrain libre s’achevant par une cérémonie de remise de la fourragère aux nouvelles recrues. Ces trois premières journées au sein du régiment des braves furent physiquement éprouvantes. Deux journées de marche dans l’humidité et le froid avec un rythme soutenu impulsé par les lieutenants Guillaume, un ancien officier d’active sous contrat et Julie, une jeune fille très dynamique et volontaire. J’apprendrai rapidement que le Lieutenant Julie travaillait dans le monde bancaire dans un bâtiment jouxtant le mien démontrant les interconnexions entre monde civil et militaire. La représentation du régiment à mon arrivée était conforme à mes attentes alliant caractère opérationnel, rusticité du fantassin et montée en puissance d’un régiment pionnier. Dès les jours suivants, je prenais mes attributions d’officier budget du régiment. Rapidement, j’ai élargi mon périmètre de compétences. Au budget dédié aux dépenses de personnels se sont progressivement ajoutés les dépenses métiers puis les budgets habituellement dévolus à l’officier supérieur adjoint (OSA) relatifs aux cérémonies et vecteurs de notoriété. Parallèlement, l’autonomisation croissante du régiment et la montée en puissance des effectifs exigeaient la mise en place d’indicateurs de pilotage pour donner de la visibilité au chef et assurer le suivi des instructions dispensées dans le cadre des prérequis pour la mission SENTINELLE. Ma fonction se doublait désormais de celle d’officier pilotage avec l’émergence d’indicateurs opérationnels et la généralisation du logiciel SIPREFOR (système d’information de préparation des forces). L’adjudant-chef Binh renforçait ma cellule, ses compétences en informatique et en base de données furent un apport réellement précieux. En deux années, j’ai acquis une réelle expertise dans le domaine, accompagnant annuellement le chef de corps et le chef du Bureau Opérations Instruction (CBOI) au dialogue de commandement du Général et de son aréopage afin de passer en revue le bilan de l’année écoulée et de conseiller le chef de corps pour lui apporter des réponses à...