Sénèque | Oeuvres de Sénèque | E-Book | sack.de
E-Book

E-Book, Französisch, 678 Seiten

Sénèque Oeuvres de Sénèque

Consolation à Helvie, Marcia et Polybius; De la brièveté de la vie; De la colère; De la constance du sage; De la providence; De la vie bienheureuse; Des bienfaits; Fragments; L'Oisiveté; Lettres à Lucilius; Petites pièces de vers; Sur la Clémence; Sur la tranquillité de l'âme.
1. Auflage 2020
ISBN: 978-2-322-26406-3
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Consolation à Helvie, Marcia et Polybius; De la brièveté de la vie; De la colère; De la constance du sage; De la providence; De la vie bienheureuse; Des bienfaits; Fragments; L'Oisiveté; Lettres à Lucilius; Petites pièces de vers; Sur la Clémence; Sur la tranquillité de l'âme.

E-Book, Französisch, 678 Seiten

ISBN: 978-2-322-26406-3
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Cet ouvrage comprend 17 oeuvres majeures de Sénèque le Jeune, philosophe de l'école stoïcienne, dramaturge et homme d'État romain, éditées en texte intégral, dans des traductions de M. Charpentier (XIXème siècle); F. Lemaistre (XIXème siècle); Joseph Baillard (1799-XIXème siècle) et Héron de Villefosse (1845-1919). Liste des oeuvres présentes dans ce volume : - Consolation à Helvie - Consolation à Marcia - Consolation à Polybius - De la brièveté de la vie - De la colère - I - De la colère - II - De la colère - III - De la constance du sage - De la providence - De la vie bienheureuse - Des bienfaits - Fragments - L'Oisiveté - Lettres à Lucilius - Petites pièces de vers - Sur la Clémence - Sur la tranquilité de l'âme

Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca), né dans l'actuelle Cordoue au sud de l'Espagne entre l'an 4 av. J.-C. et l'an 1 ap. J.-C., mort le 12 avril 65 ap. J.-C., est un philosophe de l'école stoïcienne, un dramaturge et un homme d'État romain. Il est parfois nommé Sénèque le Philosophe, Sénèque le Tragique ou Sénèque le Jeune pour le distinguer de son père, Sénèque l'Ancien.

Sénèque Oeuvres de Sénèque jetzt bestellen!

Autoren/Hrsg.


Weitere Infos & Material


Consolation à Marcia
Sénèque Consolation à Marcia Traduction M. Charpentier - F. Lemaistre, 1860. [1,0] CONSOLATION À MARCIA. [1,1] Si je ne vous savais, Marcia, aussi éloignée de la pusillanimité de votre sexe que des autres faiblesses de l'humanité; si votre caractère n'était admiré comme un modèle des mœurs antiques, je n'oserais m'opposer à une douleur comme la vôtre, douleur à laquelle des hommes mêmes s'abandonnent sans pouvoir s'en arracher. Je ne me serais pas flatté, dans un moment si défavorable, près d'un juge si prévenu et pour une cause si désespérée, de réussir à vous faire absoudre la fortune. J'ai été rassuré par votre vigueur d'âme bien connue, et par ce courage dont vous avez donné une éclatante preuve. [1,2] On n'ignore pas quel fut votre dévouement à la personne d'un père pour lequel votre tendresse fit les mêmes vœux que pour vos enfants, sauf celui de le laisser après vous, et ce vœu même peut-être encore l'avez-vous formé: car les grandes affections se permettent bien des choses au-delà des sentiments les plus légitimes. Quand votre père, Cremutius Cordus, résolut de mourir, vous vous opposâtes de toutes vos forces à son projet; dès qu'il vous eut prouvé que c'était l'unique moyen d'échapper aux satellites de Séjan et à la servitude, sans approuver sa détermination, vous y prêtâtes une adhésion forcée, vos larmes coulèrent publiquement; vous étouffâtes vos gémissements, il est vrai, mais ce ne fut pas sous un front joyeux, et cela dans un temps où c'était une grande marque de piété filiale que de ne pas se montrer dénaturé. [1,3] Cependant, à la première occasion et sitôt que les temps changèrent, le génie de votre père, vainqueur des flammes qu'il avait subies, fut par vous rendu au public; vous l'avez vraiment racheté du trépas, vous avez réintégré dans les bibliothèques publiques les livres que cet homme de cœur avait comme écrits de son sang. Que ne vous doivent pas les lettres latines? Vous avez tiré de sa cendre un de leurs plus beaux monuments. Que ne vous doit pas la postérité? L'histoire lui parviendra pure de mensonge: franchise qui coûta cher à son auteur. Que ne vous doit-il pas lui-même? Son nom vit et vivra dans la mémoire tant qu'on mettra du prix à connaître les annales romaines, tant qu'il se trouvera un seul homme curieux de remonter aux faits de nos ancêtres, curieux de savoir ce qu'est un vrai Romain, et ce que put être un mortel indomptable, un caractère, un génie, une plume indépendante, alors que toutes les têtes étaient sous le joug et tous les fronts courbés devant Séjan. [1,4] Quelle perte pour la république, si ce génie, qu'avaient condamné à l'oubli ses deux plus beaux mérites, l'éloquence et la liberté, n'en eût été exhumé par vous! On lit, on admire ses œuvres; elles sont dans nos mains et dans nos cœurs; elles ne craignent plus l'outrage des temps; et ce qui reste de leurs bourreaux jusqu'à leurs crimes, seule célébrité qu'ils aient acquise, sera bientôt enseveli dans le silence. [1,5] Témoin de votre force d'âme, je ne vois plus quel est votre sexe, je ne vois plus ce front qu'obscurcit depuis tant d'années l'ineffaçable empreinte d'une première tristesse. Et remarquez combien peu je cherche à vous surprendre, à tendre aucun piège à vos affections, moi qui vous rappelle de si loin vos malheurs. Vous doutez si votre nouvelle plaie se peut guérir: l'ancienne n'était pas moins grave, et je vous la montre cicatrisée. À d'autres les molles complaisances; moi, j'ai résolu d'attaquer de front vos chagrins; vos yeux sont fatigués et bientôt épuisés par les larmes que fait couler l'habitude, excusez ma franchise, plutôt encore que le regret: j'arrêterai ces larmes, si vous voulez aider à votre guérison; je les arrêterai, dussiez-vous la repousser, dussiez-vous retenir et embrasser une douleur que vous conservez comme vous tenant lieu de ce fils auquel vous l'avez fait survivre. [1,6] Car enfin, quel en serait le terme? On a tout essayé, tout épuisé en vain, les représentations de vos amis, l'ascendant de votre famille et des hommes les plus distingués; les belles-lettres, cet héréditaire et paternel apanage, ne sont plus qu'une consolation vaine qui vous distrait à peine un moment, et que votre oreille ne sait plus entendre; le temps lui-même, remède naturel et tombeau des plus grandes afflictions, est pour vous seule sans efficacité. [1,7] Dans le cours de trois longues années, votre douleur n'a rien perdu de sa première véhémence; elle se renouvelle et s'affermit chaque jour; elle s'est fait un titre de sa durée; elle est venue au point de croire qu'il y aurait honte à cesser. Tous les vices s'enracinent plus profondément, si on ne les étouffe en leur germe; de même ces affections tristes et malheureuses, victimes d'elles-mêmes, finissent par se repaÎtre de leur propre amertume, et par se faire de l'infortune et de la douleur une jouissance dépravée. [1,8] J'aurais donc souhaité pouvoir dès le principe venir à votre aide. Un moindre remède eût suffi pour dompter le mal naissant: invétéré maintenant, il veut des moyens plus énergiques. Et n'en est-il pas ainsi des plaies du corps qui se guérissent sans peine quand le sang a fraîchement coulé: on peut alors employer le feu, sonder bien avant; elles souffrent le doigt qui les interroge; mais une fois corrompues, envieillies, dégénérées en ulcères funestes, la cure devient plus difficile. Il n'est ménagements ni palliatifs qui puissent désormais réduire une douleur aussi envenimée que la vôtre: le fer doit la trancher. [2,1] Je sais que toute consolation commence par des préceptes pour finir par des exemples: mais il est bon parfois que cette marche soit intervertie. La méthode doit varier selon les esprits; il en est qui cèdent à la raison; les autres ont besoin de grands noms, d'autorités irrésistibles qui leur imposent et les éblouissent. [2,2] Pour vous, Marcia, je mettrai sous vos yeux deux notables exemples de votre sexe et de votre époque: une femme qui s'est livrée à tout l'entraînement de sa douleur; une autre femme qui, frappée d'un semblable coup, mais d'une perte plus cruelle, ne laissa pas toutefois au malheur un long pouvoir sur son âme, et sut bien vite la rétablir dans son assiette. [2,3] Je parle d'Octavie et de Livie, l'une sœur, l'autre épouse d'Auguste: toutes deux ont vu périr un fils à la fleur de l'âge, et en même temps l'espoir légitime qu'il régnerait un jour. Octavie perdit Marcellus, gendre et neveu d'un prince qui déjà se reposait sur lui, qui partageait avec lui le fardeau de l'empire. Jeunesse, activité d'esprit, vigueur de talents, rehaussée par une tempérance, par une retenue de mœurs si rares et si admirables à un âge et dans un rang comme le sien: patient dans les travaux, ennemi des voluptés, quelque tâche que lui imposât son oncle, de quelque projet qu'il fondât sur lui l'édifice, Marcellus eût pu y suffire. C'était un digne choix, une assez ferme base pour que rien ne pût l'affaisser. [2,4] Tant que sa mère lui survécut, elle ne cessa de pleurer et de gémir; elle ne souffrit aucune parole qui eût pour but de la soulager, ni rien qui pût seulement la distraire. Tout entière à son deuil, absorbée par cette unique pensée, elle fut tout le reste de sa vie ce qu'on l'avait vue au convoi de son fils; non que le courage lui manquât pour sortir de son abattement, mais elle repoussait la main qui l'eût aidée: elle eût cru perdre une seconde fois son fils si elle eût renoncé à ses larmes. [2,5] Elle ne voulut avoir aucun portrait de cet être tant chéri, ni qu'on parlât jamais de lui devant elle. Elle avait pris en aversion toutes les mères, et elle détestait surtout Livie dont le fils semblait avoir hérité du bonheur destiné au sien. Ne trouvant de charmes que dans les ténèbres et la solitude, dédaignant jusqu'à son frère, elle refusa les vers faits pour célébrer la mémoire de Marcellus, et tout ce que les beaux-arts lui prodiguaient d'hommages. Son oreille fut sourde à toute consolation: elle fuyait même les solennités de famille; la haute fortune de son frère et les trop vifs rayons de sa splendeur la blessaient; elle s'ensevelit enfin dans la retraite la plus profonde. Là, entourée de ses autres enfants et de ses petits-fils, elle ne déposa plus l'habit de...



Ihre Fragen, Wünsche oder Anmerkungen
Vorname*
Nachname*
Ihre E-Mail-Adresse*
Kundennr.
Ihre Nachricht*
Lediglich mit * gekennzeichnete Felder sind Pflichtfelder.
Wenn Sie die im Kontaktformular eingegebenen Daten durch Klick auf den nachfolgenden Button übersenden, erklären Sie sich damit einverstanden, dass wir Ihr Angaben für die Beantwortung Ihrer Anfrage verwenden. Selbstverständlich werden Ihre Daten vertraulich behandelt und nicht an Dritte weitergegeben. Sie können der Verwendung Ihrer Daten jederzeit widersprechen. Das Datenhandling bei Sack Fachmedien erklären wir Ihnen in unserer Datenschutzerklärung.