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E-Book, Französisch, 346 Seiten

Shanti Bingdào yù

Le cauchemar de Zlav journaliste
1. Auflage 2021
ISBN: 978-2-322-40324-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Le cauchemar de Zlav journaliste

E-Book, Französisch, 346 Seiten

ISBN: 978-2-322-40324-0
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Cet ouvrage réunit une série de témoignages de passagers d'un soir recueillis par Joa, chauffeur de taxi. Chacun exprime de façon singulière son opinion sur sa perception de la Chine d'aujourd'hui. D'informations confidentielles au partage de vécus, les intervenants se livrent le temps d'un trajet sur les nombreuses thématiques relatives à la Chine émergente, et en particulier au système idéologique communiste chinois. De l'économie au développement militaire, de la conduite sanitaire à la pollution mondiale, des droits de l'homme à la préservation de notre environnement. Cet essai commence sur le récit d'un cauchemar de Zlav, journaliste sportif et ami de Joa, telle une projection dans le future, en 2053, sur les terres islandaises. Bingdào yù, le titre du livre, signifie en chinois: Islandaise ou Islandais. L'Islande est un pays développé, démocrate où le peuple est uni. Si un malheur venait le frapper, leur proximité culturelle et géographique nous ferait-elle réagir plus vigoureusement?

J'ai écrit ce livre simplement poussé par le besoin de témoigner. De nature confiante, "laisser faire ceux qui savent". Néanmoins, j'ai décidé de marquer un temps d'arrêt sur le Parti communiste chinois afin de détailler et comprendre les faits. Avec l'esprit critique, à vous de vous forger les vôtres.

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2
Ma première rencontre Répondant aimablement à l’invitation de Joa, j’arrive devant son domicile avec un petit bouquet. Il m’ouvre aussitôt la porte. — Eh bien, entrez, Zlav. Madame va être contente. Je le lui donnerai à son retour. Un peu de couleur dans son monde bicolore de blanc et noir. Je lui tends les fleurs sauvages. — Merci, j’espère que votre cadeau ne lui donnera pas trop d’idées, lance-t-il. Il y a longtemps que je ne lui ai rien offert. Je ne suis pas assez attentionné. Ceci est un rappel à l’ordre, je le garde en mémoire. Venez vous asseoir. Quatorze heures, une tasse de café. Il s’excuse de la sobriété du lieu. J’ai l’impression d’être un notable à ses yeux. Je le rassure, mes origines sont modestes. — Joa, je vous ai préparé une liste de questions. — J’aimerais plutôt que vous corrigiez mes fautes d’orthographe. Je feins de ne rien entendre. — Je n’appréhende pas votre vie professionnelle, la façon dont elle se déroule. Voulez-vous m’en dire un mot ? — Mes souvenirs, je les retranscris au plus vite, sans flâner. Je vous passe les détails répétitifs qui ne présentent aucun intérêt. La routine, du bonsoir à l’au revoir. L’élégance et le raffinement, le client suivant, une crasse, le parfum âcre et huileux, des vêtements en lambeaux. L’odeur de la sueur d’un sportif en salle. Qui se pose la question du coût énergétique pour la communauté que représente un kilo de muscle fabriqué ? Je préfère de loin celui acquis dans un environnement naturel, la musculature noble des métiers simples. Je survole les tracasseries sonores de la modernité, les conversations sans filtres. Les railleries des uns, la somnolence des autres. J’entre dans l’intimité des gens. Je perçois les succès, les échecs, les joies des retrouvailles, les peines de la séparation. La vie privée devient un espace public, une exposition permanente. J’entends souvent la même question : « combien de followers ? » Constituer le plus grand réseau visible est un gage de reconnaissance, donc d’être aimé, une source d’argent. Désolant ! Parfois, je partage des moments fraternels en faisant le guide d’un passager fraîchement sorti de prison, qui veut voir la ville, ses éclairages nocturnes. Je ne suis un danger pour personne. Je ne fais pas commerce de l’information des autres, ce qui pourrait être parfois préjudiciable pour ceux qui parlent haut et fort. Je me souviens d’avoir pris trois hommes devant un hôtel. Un palace. Ils ont poursuivi leur dialogue à l’intérieur de mon taxi. J’étais relégué au second plan, eux étaient assis comme dans le compartiment d’un wagon, en train de regarder le paysage défiler sans jamais s’arrêter sur un point fixe. L’environnement change, sauf le fil conducteur de leurs pensées. J’ai pu capter un bout de leur conversation. « — Nous avons acheté des dizaines de milliers d’hectares. — Il n’empêche que la moitié des terres, celles que nous convoitons, reste la propriété des paysans. — Concernant ce qui nous appartient, avez-vous reçu toutes les certifications ? — Mieux ! La signature du ministre chargé du dossier. Celle du président, bien épaisse, au stylo plume. — Bravo ! Les coquilles commerciales ? — Un siège technologique en Afrique, l’autre financier en “zone franche”. — Quand aura lieu notre rendez-vous avec la banque chinoise ? — La semaine prochaine, à Harare. — Pour les ruraux récalcitrants, quelle est notre stratégie ? — La présence de la coopérative agricole n’oppose aucune résistance pour le démantèlement. Son directeur nous est acheté, très attaché. — Effectivement, il n’a rien lâché. Il a négocié une très grosse enveloppe. — Pour les agriculteurs, si nous n’avons pas le choix, nous ferons intervenir des gens très persuasifs en dernier ressort. — Nous avons commencé à creuser. Cela s’annonce grandiose. — J’ai vu les quantités, les rendements, les prix sur des tableaux. Sommes-nous au plus proche de la phase deux ? — Nos calculs sont fiables et robustes. Le prix d’achat à la tonne est minoré puisque notre société-écran détient un contrat d’exclusivité d’exploitation. Elle revendra, avec une convenable majoration, à nos acquéreurs via toutes les accréditations gouvernementales et bancaires nécessaires. — D’autre part, le projet “Soja Sud” est sur ton bureau. Cap sur l’Amérique du Sud. » Ces hommes parlaient-ils de pétrole ou de minerais ? Rien n’a filtré. Il est parfois bon de garder le silence. Le troisième homme n’a pas une seule fois ouvert la bouche. Joa marque une pause à la fin de son récit. Je romps le silence. — Je suis consterné, agacé. Il ne me viendrait pas à l’esprit d’exposer ou de livrer mes secrets professionnels sportifs. Je bois une gorgée de café puis croque dans un gâteau sec. — Avant d’aborder la Chine, avez-vous toujours voulu être chauffeur de taxi ? Je sens que Joa rassemble ses souvenirs puis il fait une petite grimace, semblant s’amuser de la tournure de ses pensées. — Le jour de mes dix ans, j’ai reçu trois automobiles miniatures en métal. J’étais déçu. Un autobus, un taxi. Le dernier, un camion. Le seul qui m’a fait plaisir avec sa remorque chargée de marchandises. Quelle est l’utilité de transporter des gens ? Ils n’ont qu’à s’acheter leur automobile. Il n’y a aucune liberté dans le fait d’être chauffeur, recevoir des ordres de gens qui ne restent pas. Avec l’âge, tout change. Les actrices de cinéma de mon enfance que je ne trouvais pas belles, aujourd’hui, je leur trouve une beauté singulière. Les soupes, les endives cuites, une purge. Maintenant, je m’en délecte. Hier, j’étais mécanicien, aujourd’hui je suis un taxi heureux, propriétaire de mon outil de travail. Mes passagers me racontent la vie de notre planète. — Entre vos préoccupations ordinaires et l’Asie, il y a plus qu’un bras de mer. Pourquoi ? — C’est un peu par hasard, du fait des discussions avec mes clients, mes habitués de ces dernières années, de leurs conseils pour mes recherches. Dans le noir, parfois, leurs confessions. Le besoin de me parler. — Comment tout ceci a-t-il commencé ? — Zlav, ce que vous allez entendre et lire est la partie sombre de l’humanité. Je vous préviens, la parole est donnée aux racistes, aux haineux, aux cyniques. À ceux qui sont envahis par les remords, qui s’empressent sur la voie fanatique de la destruction, de la fuite en avant suicidaire. Je n’oublie pas, dans mes choix, les gens de bien. Ceci résonne comme une mise en garde. Il ne faut jamais tourner le dos au danger, mais le regarder bien en face pour mieux l’ap-préhender, le combattre. Comprendre pour agir. — Pourquoi mettre en exergue un passager plutôt qu’un autre ? — Dans un champ, il y a toujours des tiges plus hautes. On les remarque plus vite. Elles sont bonnes ou mauvaises, mais ne vous laissent jamais indifférent. De toute façon, vous serez le juge de paix. Un mot a suffi Joa récupère quelques papiers. Il entame le récit de ce qu’il a mis plusieurs années à rassembler. — Êtes-vous prêt, Zlav ? J’acquiesce. « — Je suis à l’aéroport en train d’attendre ma fidèle cliente. Elle est très petite, une maigreur qui semble la fragiliser. Son tempérament, un roc effilé, du métal brasé. Ses lunettes lui mangent le visage. Ses yeux des tentacules. Elle fume des cigarettes brunes sans filtres. Son accent est à couper au couteau. Elle a consacré toute sa vie à faire découvrir l’art contemporain des pays émergents. Au retour d’un de ses voyages en Asie, je lui pose une question : — Léa, que pensez-vous de la Chine ? Elle prend un temps de réflexion puis prononce un seul mot en guise de réponse : — Cruelle. Surpris, j’attends qu’elle s’explique avant de...



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