Rumer | Le Zal | Buch | 978-3-9523550-4-6 | sack.de

Buch, Französisch, 144 Seiten, ENGLBR, Format (B × H): 154 mm x 220 mm, Gewicht: 268 g

Rumer

Le Zal


Erscheinungsjahr 2013
ISBN: 978-3-9523550-4-6
Verlag: PEARLBOOKSEDITION

Buch, Französisch, 144 Seiten, ENGLBR, Format (B × H): 154 mm x 220 mm, Gewicht: 268 g

ISBN: 978-3-9523550-4-6
Verlag: PEARLBOOKSEDITION


QUELQUES MOTS SUR LE ZAL En pénétrant dans l'univers du zal, on soulève le voile de la passion pour la musique. Mais pas n'importe quelle musique. Le zal est une composante inconditionnelle des mélodies de Chopin. Qu'y a-t-il derrière ces trois lettres ? Insaisissable, indéfinissable, le zal touche les êtres au plus profond d'eux pour ne plus les quitter. Peut-être se situe-t-il à la croisée du spleen polonais, de la nostalgie slave et de la passion. Celle-ci est absolue, sans concession. Déchirante, envoûtante, elle malmène l'âme, tourmentée par la conscience de ce qui ne sera jamais plus et par la douleur des regrets, des souvenirs et des bles- sures du passé qui, inexorablement, resurgit dans la vie d'Anna Kaczmajrewski, musicienne surdouée qui a raté sa vocation de pianiste.

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' Anna Ka. Anna Kach. Anna Kachma. ' Pas un. Non, pas un seul de mes professeurs ne parvint ja-mais à prononcer mon patronyme, depuis les bancs de l'école primaire jusqu'à l'université. Beaucoup renoncèrent. J'entendis toutes sortes de railleries: 'Imprononçable', 'Pas français', 'De quelle origine?', avec, dans le regard, un mépris teinté de suspicion et, dans la voix, des insinuations pleines de sous- entendus. De temps à autre, fusaient des rires et des moqueries du fond de la classe. ' Sale Polac ! ' J'avais tout juste quinze ans. Mon nom – celui de ma mère – était difficile à porter. De mon père, j'ignore tout, ou presque. Ma mère n'eut de cesse de m'affirmer que j'étais le fruit de l'amour, d'un amour vraisemblablement interdit, puisqu'il l'abandonna dès les premiers mois de sa grossesse, à une époque où les mères célibataires n'étaient pas dignes d'un regard et portaient le nom méprisant de filles-mères. Je suis un cas classique, en somme, presque banal. Dès que je fus en âge de comprendre, je saisis vite que le sujet était tabou; mes ques- tions évoquaient des souvenirs douloureux, marqués par la honte et la solitude, auxquels ma mère préférait se soustraire. Je cessai de l'interroger. Je vivais sur mes gardes, le cœur plombé de doutes et de non-dits. Ce silence contraint et cette absence firent naître en moi un mal-être dont je n'avais pas conscience.Je tentai bien des fois d'imaginer le lieu clandestin de ma conception. Des images surgissaient devant mes paupières closes. Elles se superposaient pour se brouiller en un magma de boue infâme. Étais-je le fruit de la passion, de l'ardeur et de la fougue de baisers voluptueux ? Avais-je été conçue sur l'humus d'un jardin cerné de bosquets, parmi des buissons chargés de fleurs odorantes ? Dans un lit aux draps clairs et propres, dans la pénombre d'une chambre d'hôtel ? Derrière la porte des toilettes d'un bar de nuit, envahies par la saleté et la puanteur d'une cuvette et la vulgarité criante des graffitis ? Leur étreinte avait-elle duré toute une nuit ?Qui était mon père ? Je ne connais même pas son nom. Était-ce un jeune étudiant en médecine, un voisin de palier, un fonction- naire, un érudit à l'esprit brillant et bouillonnant, un alchimiste fou, un peintre raté, un homme marié frustré par sa femme, un riche banquier assoiffé de pouvoir, un officier de marine disparu dans les glaces de l'Arctique, un voyou repenti, un avocat à la morale douteuse, un flic ripou, un architecte flamboyant, un chef indien retourné à sa tribu ? Chaque jour, la liste de mes supputa- tions s'allongeait. Avais-je des frères et sœurs, nés d'autres amours souterraines ou d'une union maritale ? Tant de questions vaines, tant d'images faussées issues des constructions fantasmées de mon esprit torturé.En plus de générer d'insondables souffrances, l'absence de père suscita de multiples interrogations et marqua mon cœur de meurtrissures indélébiles. Ce manque créa un vide si abyssal que l'absent me paraissait bien plus présent encore: pas un jour, pas une nuit ne s'écoulait sans que son spectre surgisse dans mes pensées.Il m'était si vital de savoir d'où je venais. C'était une évidence pour moi, mais pas pour ma mère.


Hélène Rumer vit et écrit en région parisienne. Après la publication de Profil bas en 2009 et de sa traduction allemande Niedergeschlagen en 2012, accueillie avec enthousiasme par la presse suisse, elle signe ici son deuxième roman: un récit haletant et subtil sur l'émotion musicale, le refoulement des sentiments, les secrets de famille, mais aussi sur l'inhumanité du monde de l'entreprise.



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