Renard | Le Maître de la lumière | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, 151 Seiten

Renard Le Maître de la lumière


1. Auflage 2015
ISBN: 978-963-524-962-6
Verlag: Booklassic
Format: EPUB
Kopierschutz: 0 - No protection

E-Book, Französisch, 151 Seiten

ISBN: 978-963-524-962-6
Verlag: Booklassic
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Deux familles Corses, les Orthofieri et les Christiania, se vouent une haine réciproque depuis le meurtre de César Christiani, assassiné, comme la justice d'alors l'a cru, par un membre de la famille Orthofieri. Cent ans plus tard, la vérité va éclater grâce au petit-fils de César , Charles, historien de son état, qui fait une découverte fantastique: la luministe, plaque de métal découverte par son grand-père et qui permet de restituer les évènements passés...

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Chapitre 2 UN CYCLONE DANS UN CŒUR
Un vif étonnement s’était peint au visage de Luc de Certeuil lorsque soudain il avait aperçu Charles Christiani sur le pont du Boyardville. Et tout de suite il avait pris soin de donner à sa surprise une expression de joie superlative qu’elle n’offrait peut-être pas au début. Charles le vit fort bien, et cela ne lui fit ni chaud ni froid. Il connaissait le personnage, le savait de son temps, et le prenait pour ce qu’il était. De l’attitude du camarade, il déduisit que Rita, lorsqu’elle avait télégraphié de l’île d’Aix, s’était abstenue d’annoncer l’arrivée de son compagnon inopiné – abstention bien naturelle, puisque Charles lui avait confié son désir de ne déranger et par conséquent de ne prévenir personne. Les trois voyageurs, parmi les autres, mirent le pied sur le sol d’Oléron. – Eh bien ! s’écria l’oncle de Mme Le Tourneur, en riant. Vous en faites de belles ! En voilà une équipée ! Geneviève prit sa voix la plus aiguë et ses intonations les plus sinueuses : – Mon oncle, je vous présente M. Charles Christiani, l’historien, qui a partagé nos souffrances. Luc de Certeuil n’avait pas encore repéré que, dans la foule, Charles et les deux femmes formaient un groupe. – Comment ! s’exclama-t-il avec stupéfaction. Vous vous connaissez ! Ça, alors ! Ça, alors ! Et il laissait voir un amusement prodigieux, tandis que les serrements de main, les inclinations, les amabilités s’échangeaient de part et d’autre. Rita, peu bruyante, souriait sans gaieté. – Tiendrons-nous tous les cinq dans votre voiture ? demanda l’oncle à Luc de Certeuil. Si j’avais su, j’aurais pris la mienne… – Ne vous inquiétez pas ! fit distraitement le sportsman, qui n’était pas encore revenu de son étonnement. Mon tacot en a vu d’autres ! On sera un peu comprimé, derrière, et voilà tout. Vous monterez devant, monsieur, près de moi. Il avait pris familièrement le bras de Charles, et, cependant que tous se dirigeaient vers les voitures : – Mais quelle bonne surprise, Christiani ! Quelle gentille idée ! Vous ne pouviez pas me faire plus de plaisir ! Alors, si je comprends bien, vous aussi vous avez raté le bateau à l’île d’Aix ! C’est tordant !… Charles n’aima pas beaucoup la grimace joyeuse qui accompagnait l’appréciation de Luc. Rita marchait à côté d’eux ; il voulut interroger le visage de la jeune fille, mais ne rencontra qu’un masque au sourire impénétrable. D’ailleurs, en cette aventure, l’opinion de Luc de Certeuil lui était, au fond, totalement indifférente. – J’espère, reprit celui-ci, que vous avez apporté votre raquette ? Où sont vos bagages ? On allait les oublier. Il y fut pourvu. Pendant quoi, Charles expliqua qu’il ne ferait à Saint-Trojan qu’un séjour rapide, quatre ou cinq jours au maximum. – Bah ! Nous verrons ! affirma Luc de Certeuil, qui avait recouvré toute sa désinvolture. Il ne faut jamais jurer de rien ! En fait, le voyageur songeait à prolonger son voyage. Somme toute, il était libre ! Rien ne le rappelait impérativement à Paris. Il y avait bien cette histoire du château de Silaz et la promesse qu’il avait faite à sa mère d’aller en Savoie dans la huitaine… À la pensée de sa mère, un sourire lui vint. Quand elle saurait pourquoi son fils ne tenait pas sa parole, Mme Christiani serait la plus heureuse des mamans ! Une question, cependant, lui brûlait les lèvres. Il aurait voulu se trouver un instant seul avec Luc, pour la lui poser. Mais il comprit qu’un peu de patience lui serait encore nécessaire. On était arrivé auprès de la voiture, et Luc procédait à des arrangements destinés à permettre, dans cet élégant véhicule, l’accession de cinq créatures humaines et de plusieurs sacs et valises. Au premier abord, le problème paraissait insoluble. L’auto, revêtue d’un vernis écarlate, était de ces types « sport » que nos jeunes gens affectionnent, au mépris de tout autre. C’est dire qu’elle s’allongeait à ras de terre et que l’emplacement réservé à ses occupants leur était mesuré autant qu’il est possible. – Beaucoup de chic, votre auto, dit Charles. – Cent billets, laissa tomber l’autre négligemment. « Allons, pensa Charles, on ne fera jamais de cet aristocrate un gentilhomme. D’autre part, je voudrais bien savoir où il a trouvé les « cent billets » en question ! » Cependant il se faisait tout mince, car Geneviève et Rita, s’écartant, lui avaient laissé entre elles un logement aussi étroit qu’enviable. Devant eux, Luc, au volant, se retourna et s’assura, d’un œil railleur, qu’ils étaient parés. En même temps, la mitrailleuse de l’échappement libre, cher aux sportifs, se mit à pétarader. Et le démarrage s’exécuta comme d’un fougueux mustang à qui son cow-boy rend la main et qui, d’une lançade, se jette en avant. Deux virages, à l’entrée et au sortir d’un pont. En quelques secondes, ils fuyaient le long d’un chenal à plus de cent à l’heure. Et bientôt il fallut ralentir, la route raboteuse décrivant force courbes à travers une plaine sans charme, coupée de fossés d’eau. « Tout s’arrange toujours mieux qu’on ne le craint, se disait Charles. Je supposais que nous allions être immédiatement séparés, et… c’est le contraire. » Il sentait, pressée contre lui par l’exiguïté du siège, cette forme infiniment précieuse vers laquelle, à présent, comme vers un aimant inconcevable, toutes ses « lignes de force » convergeaient. Son cœur battait au contact d’un être qui lui semblait choisi entre tous les êtres, de même qu’entre les choses il y a des choses suprêmement rares, délicates, riches et pures : des choses en or, en dentelles, en diamant. Et pour la première fois, Charles comprenait les vieux mots : « idole », « déesse », « divinité » ; ils perdaient pour lui tout ridicule et il lui fallait bien reconnaître que ces vieux mots-là disaient avec une adorable exactitude ce qu’ils voulaient dire. Aurait-il jamais, pour cette petite fée, assez d’attentions, de prévenances, d’égards ? De quels bras sanctifiés la porterait-il, aux heures de fatigue, au passage des gués de la vie ? De quelles pieuses caresses ses mains, pour la toucher, devraient-elles s’ailer ?… L’automobile traversa des villages blancs aux toits vieux rose, aux volets vivement colorés. Luc annonça successivement : « Les Allards, Dolus. » On coupa une route droite, alignant sa double rangée d’arbres. La chaussée s’embellit. Des bois frais s’approfondirent. On en sortit, pour en côtoyer d’autres, à travers une succession de hameaux propres comme linge en armoire. Au bout d’un quart d’heure, la petite voiture rouge et ronflante s’engagea sur une ligne droite, en lisière de forêt. Sa vitesse dépassa le cent vingt-cinq. On revit la mer, sur la gauche, au-delà des marais. Enfin, Rita dit : – Saint-Trojan. L’hôtel s’élevait devant la plage. Pour y parvenir, on avait traversé de part en part la bourgade et roulé sur une large avenue au milieu des pins. Luc arrêta sa voiture à la hauteur d’un passage entre deux haies taillées. Dans le fond : un décor de roseraie, avec des joueurs de tennis qui couraient çà et là, sautant aux balles invisibles. – Plus loin, à cause des bagages ! implora Geneviève. – Vos désirs sont des ordres, dit Luc. Et il poussa plus avant, en face d’un perron. Le vestibule, les salles étaient vides. – Tout le monde est dehors, dit l’oncle. Rita et Mme Le Tourneur s’étaient esquivées prestement. Luc de Certeuil conduisit Charles au bureau et demanda pour lui une belle chambre sur la mer. – Faites-moi l’amitié de m’accompagner, dit Charles. J’ai hâte de vous poser une question. – Très volontiers ! fit l’autre, intrigué. Ils montèrent ensemble. La chambre était spacieuse. Par la fenêtre ouverte à deux battants, on découvrait la passe des Couraux, le commencement du pertuis de Maumusson et, dans la distance, bornant la vue, la côte du continent, avec le donjon du fort Chapus, en avancée. Contre le ciel immense et déjà plus sombre, des mouettes, à grands coups d’ailes, s’entrecroisaient. On entendait les cris des enfants sur la plage. Quand la porte se fut refermée sur le départ de la femme de chambre : – Mon cher Certeuil, dit Charles Christiani, ma façon d’être doit vous sembler un peu bizarre. Pardonnez-moi… Vous voyez devant vous un homme assez ému… Voilà : cette jeune fille, Mlle Rita… elle a fait sur moi une profonde impression… Luc, sans rien dire, le considérait d’un air si indéchiffrable que Charles s’interrompit un instant et, à son tour, fixa curieusement les yeux qui le fixaient. – Qu’y a-t-il ? reprit Charles, légèrement démonté. – Rien. Je vous écoute avec beaucoup d’intérêt. – Rien, vraiment ? J’aurais cru… – C’est-à-dire que, enfin… Vous devez bien penser, mon cher ami, que je ne serai pas le seul à...



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