Renan | L'âme celte | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, 36 Seiten

Renan L'âme celte

Doctrines, mythes et légendes de la culture celtique
1. Auflage 2020
ISBN: 978-2-322-26538-1
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Doctrines, mythes et légendes de la culture celtique

E-Book, Französisch, 36 Seiten

ISBN: 978-2-322-26538-1
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



RÉSUMÉ : Dans "L'âme celte", Ernest Renan explore les profondeurs mystiques et culturelles de la civilisation celtique. Ce livre, à la croisée de l'histoire, de la mythologie et de la philosophie, plonge le lecteur dans un monde où les légendes et les croyances ancestrales prennent vie. Renan, avec son érudition caractéristique, décrypte les doctrines et les mythes qui ont façonné l'identité celtique à travers les âges. Il examine les récits épiques, les figures mythologiques et les symboles qui ont marqué cette culture, offrant ainsi une vision nuancée et riche de significations. Le lecteur est invité à découvrir comment ces éléments ont influencé non seulement les peuples celtes, mais aussi la culture européenne dans son ensemble. Renan ne se contente pas de décrire ces légendes ; il les analyse, cherchant à comprendre ce qu'elles révèlent sur l'âme humaine et sur les aspirations spirituelles des Celtes. Ce livre est une invitation à un voyage intellectuel et spirituel, où chaque page révèle une nouvelle facette de ce monde fascinant. En combinant rigueur académique et passion pour le sujet, Renan offre une oeuvre qui, tout en étant accessible, stimule la réflexion et enrichit la compréhension de la culture celtique. L'AUTEUR : Ernest Renan, né en 1823 à Tréguier en Bretagne, est l'un des intellectuels les plus influents du XIXe siècle. Formé au séminaire, il abandonne rapidement la voie ecclésiastique pour se consacrer à la philologie et à l'histoire des religions. Renan est surtout connu pour ses travaux sur le christianisme et ses écrits philosophiques, notamment "La Vie de Jésus", qui a suscité des débats passionnés en raison de son approche historico-critique. Mais Renan est aussi un fervent explorateur des cultures anciennes, comme en témoigne son intérêt pour les civilisations celtiques. Son héritage intellectuel est marqué par une quête incessante de vérité et une volonté de comprendre le monde à travers ses diverses traditions culturelles et religieuses. Renan a occupé plusieurs postes académiques prestigieux, notamment au Collège de France, et a été élu à l'Académie française. Son oeuvre, bien que parfois controversée, continue d'influencer les études religieuses et culturelles. Renan est décédé en 1892, laissant derrière lui un corpus d'oeuvres qui interroge et inspire encore aujourd'hui.

Ernest Renan, né le 28 février 18231 à Tréguier (Côtes-du-Nord) et mort le 2 octobre 1892 à Paris, est un écrivain, philologue, philosophe et historien français. Curieux de science, Ernest Renan est immédiatement convaincu par les hypothèses de Darwin sur l'évolution des espèces. Il établit un rapport étroit entre les religions et leurs racines ethnico-géographiques. Une part essentielle de son oeuvre est d'ailleurs consacrée aux religions avec par exemple son Histoire des origines du christianisme (7 volumes de 1863 à 1881) dont le premier tome est consacré à la Vie de Jésus (1863). Ce livre qui marque les milieux intellectuels de son vivant contient la thèse, alors controversée, selon laquelle la biographie de Jésus doit être comprise comme celle de n'importe quel autre homme, et la Bible comme devant être soumise à un examen critique comme n'importe quel autre document historique. Ceci déclenche des débats passionnés et la colère de l'Église catholique. Ernest Renan est considéré aujourd'hui comme un intellectuel de référence avec des textes comme Prière sur l'Acropole (1865) ou Qu'est-ce qu'une nation ? (1882). Son intérêt pour sa Bretagne natale a été également constant de L'Âme bretonne (1854) à son texte autobiographique Souvenirs d'enfance et de jeunesse (1883).
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I


Si l’excellence des races devait être appréciée par la pureté de leur sang et l’inviolabilité de leur caractère, aucune, il faut l’avouer, ne pourrait le disputer en noblesse aux restes encore subsistants de la race celtique1. Jamais famille humaine n’a vécu plus isolée du monde et plus pure de tout mélange étranger. Resserrée par la conquête dans des îles et des presqu’îles oubliées, elle a opposé une barrière infranchissable aux influences du dehors : elle a tout tiré d’elle-même, et n’a vécu que de son propre fonds. De là cette puissante individualité, cette haine de l’étranger qui, jusqu’à nos jours, a formé le trait essentiel de ces peuples. La civilisation romaine ne les atteignit qu’à peine et ne laissa parmi eux que peu de traces. L’invasion germanique les refoula, mais ne les pénétra point. À l’heure qu’il est, ils résistent encore à une invasion bien autrement dangereuse, celle de la civilisation moderne, si destructive des variétés locales et des types nationaux. L’Irlande en particulier (et là peut-être est le secret de son irrémédiable faiblesse) est la seule terre de l’Europe où l’indigène puisse produire les titres de sa descendance, et affirmer avec assurance, jusqu’aux ténèbres anté-historiques, la race d’où il est sorti.

C’est dans cette vie retirée, dans cette défiance contre tout ce qui vient du dehors, qu’il faut chercher l’explication des traits principaux du caractère de la race celtique. Elle a tous les défauts et toutes les qualités de l’homme solitaire : à la fois fière et timide, puissante par le sentiment et faible dans l’action ; chez elle, libre et épanouie ; à l’extérieur, gauche et embarrassée. Elle se défie de l’étranger, parce qu’elle y voit un être plus raffiné qu’elle, et qui abuserait de sa simplicité. Indifférente à l’admiration d’autrui, elle ne demande qu’une chose, qu’on la laisse chez elle. C’est par excellence une race domestique, formée pour la famille et les joies du foyer. Chez nulle autre race, le lien du sang n’a été plus fort, n’a créé plus de devoirs, n’a rattaché l’homme à son semblable avec autant d’étendue et de profondeur. Toute l’institution sociale des races celtiques n’était à l’origine qu’une extension de la famille. Une expression vulgaire atteste encore aujourd’hui que nulle part la trace de cette grande organisation de la parenté ne s’est mieux conservée qu’en Bretagne. C’est en effet une opinion répandue en ce pays que le sang parle, et que deux parents inconnus l’un à l’autre, se rencontrant sur quelque point du monde que ce soit, se reconnaissent à la secrète et mystérieuse émotion qu’ils éprouvent l’un devant l’autre. Le respect des morts tient au même principe. Nulle part la condition des morts n’a été meilleure, nulle part le tombeau ne recueille autant de souvenirs et de prières. C’est que la vie n’est pas pour ce peuple une aventure personnelle que chacun court pour son propre compte et à ses risques et périls : c’est un anneau dans une longue tradition, un don reçu et transmis, une dette payée et un devoir accompli.

On aperçoit sans peine combien des natures aussi fortement concentrées étaient peu propres à fournir un de ces brillants développements qui imposent au monde l’ascendant momentané d’un peuple, et voilà sans doute pourquoi le rôle extérieur de la race kymrique a toujours été secondaire. Dénuée de toute expansion, étrangère à toute idée d’agression et de conquête, peu soucieuse de faire prévaloir sa pensée au dehors, elle n’a su que reculer tant que l’espace lui a suffi, puis, acculée dans sa dernière retraite, opposer à ses ennemis une résistance invincible. Sa fidélité même n’a été qu’un dévouement inutile. Dure à soumettre et toujours en arrière du temps, elle est fidèle à ses vainqueurs quand ceux-ci ne le sont plus à eux-mêmes. La dernière, elle a défendu son indépendance religieuse contre Rome, et elle est devenue le plus ferme appui du catholicisme ; la dernière en France, elle a défendu son indépendance politique contre le roi, et elle a donné au monde les derniers royalistes.

Ainsi la race celtique s’est usée à résister au temps et à défendre les causes désespérées. Il ne semble pas qu’à aucune époque elle ait eu d’aptitude pour la vie politique : l’esprit de la famille a étouffé chez elle toute tentative d’organisation plus étendue. Il ne semble pas aussi que les peuples qui la composent soient par eux-mêmes susceptibles de progrès. La vie leur apparaît comme une condition fixe qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de changer. Doués de peu d’initiative, trop portés à s’envisager comme mineurs et en tutelle, ils croient vite à la fatalité et s’y résignent. À la voir si peu audacieuse contre Dieu, on croirait à peine que cette race est fille de Japhet.

De là vient sa tristesse. Prenez les chants de ses bardes du VIe siècle ; ils pleurent plus de défaites qu’ils ne chantent de victoires. Son histoire n’est elle-même qu’une longue complainte ; elle se rappelle encore ses exils, ses fuites à travers les mers. Si parfois elle semble s’égayer, une larme ne tarde pas à briller derrière son sourire ; elle ne connaît pas ce singulier oubli de la condition humaine et de ses destinées qu’on appelle la gaieté. Ses chants de joie finissent en élégies ; rien n’égale la délicieuse tristesse de ses mélodies nationales ; on dirait des émanations d’en haut, qui, tombant goutte à goutte sur l’âme, la traversent comme des souvenirs d’un autre monde. Jamais on n’a savouré aussi longuement ces voluptés solitaires de la conscience, ces réminiscences poétiques où se croisent à la fois toutes les sensations de la vie, si vagues, si profondes, si pénétrantes, que, pour peu qu’elles vinssent à se prolonger, on en mourrait, sans pouvoir dire si c’est d’amertume ou de douceur.

L’infinie délicatesse de sentiment qui caractérise la race celtique est étroitement liée à ses besoins de concentration. Les natures peu expansives sont presque toujours celles qui sentent avec le plus de profondeur ; car plus le sentiment est profond, moins il tend à s’exprimer. De là cette charmante pudeur, ce quelque chose de voilé, de sobre, d’exquis, qui éclate d’une manière admirable dans les chants publiés par M. de la Villemarqué. Rien de plus opposé à cette rhétorique du sentiment, trop familière aux races latines, et à la naïveté réfléchie de l’Alle-magne. La réserve apparente des peuples celtiques, qu’on prend souvent pour de la froideur, tient à cette timidité intérieure, qui craint de se définir à elle-même. Ils semblent croire qu’un sentiment perd la moitié de sa valeur quand il est exprimé, et que le cœur ne doit avoir d’autre spectateur que lui-même.

S’il était permis d’assigner un sexe aux nations comme aux individus, il faudrait dire sans hésiter que la race celtique, surtout envisagée dans sa branche kymrique ou bretonne, est une race essentiellement féminine. Aucune race, je crois, n’a porté dans l’amour autant de mystère. Nulle autre n’a conçu avec plus de délicatesse l’idéal de la femme et n’en a été plus dominée. C’est une sorte d’enivrement, une folie, un vertige. Lisez l’étrange de Pérédur ou son imitation française, Perceval le Gallois ; ces pages sont humides, pour ainsi dire, du sentiment féminin. La femme y apparaît comme une sorte de vision vague, intermédiaire entre l’homme et le monde surnaturel. Je ne vois vraiment aucune littérature qui offre rien d’analogue à ceci. Comparez Guenièvre et Iseult à ces furies scandinaves de Gudruna et de Chrimhilde, et vous avouerez que la femme telle que l’a conçue la chevalerie, — cet idéal de douceur et de beauté posé comme but suprême de la vie, — n’est une création ni classique, ni chrétienne, ni germanique, mais bien réellement...



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