Buch, Französisch, Band 332, 450 Seiten
Reihe: Collection Latomus
Buch, Französisch, Band 332, 450 Seiten
Reihe: Collection Latomus
ISBN: 978-2-87031-273-5
Verlag: PEETERS PUB
Depuis l’époque des patriarches, chacune des valeurs qui ont été
adoptées successivement dans la religion d’Israël était connue
antérieurement d’un ou de plusieurs des peuples voisins. Au début du Ier
siècle, dans un monde juif d’une grande diversité, Jésus, prophète comme
Moïse selon Pierre et Etienne (Act. 3,22; 7,37), a centré
les exigences divines sur l’amour miséricordieux et secourable pour
tous, y compris les plus démunis (Marc. 12,28-31; Matth.
25,31-46), les pêcheurs (Luc, 15,1-32), les ennemis (Matth.
5,44), jusqu’à sacrifier sa vie pour eux (Jean,10,11).
Après l’échec de la révolte contre Rome, le judaïsme se définit autour
du courant le moins affaibli, celui des pharisiens, refusant toute
dénationalisation des croyances du « peuple élu », tout abandon des
observances. Le christianisme, soucieux d’universalité, se modifia
considérablement du Ier siècle aux grands conciles des IVe et Ve siècles
La Grande Eglise présenta Jésus comme un bouc émissaire mort en rançon
pour l’humanité et éleva son statut jusqu’à en faire Dieu le Fils égal à
Dieu le Père; mais elle donna de moins en moins de place aux exigences
de l’amour dont il avait fait la pierre de touche de la foi, et mit de
plus en avant les préoccupations, valeurs et méthodes qu’il avait
contestées (chez les sadducéens, les esséniens, les zélotes) ou qu’il
n’avait nullement encouragées: les rites, l’ascétisme, le mysticisme,
les élaborations théologiques, le recours à la violence contre les
récalcitrants. Elle se faisait « toute à tous » en donnant satisfaction
aux aspirations de nombreux païens, sans craindre de se convertir à
leurs valeurs et à leurs pratiques au lieu de les convertir réellement
aux exigences de Jésus, sans craindre non plus de se couper des grandes
civilisations autres que la gréco-romaine.