Pergaud | Le Roman de Miraut | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, 336 Seiten

Pergaud Le Roman de Miraut

Chien de chasse
1. Auflage 2021
ISBN: 978-2-322-37896-8
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

Chien de chasse

E-Book, Französisch, 336 Seiten

ISBN: 978-2-322-37896-8
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Ce livre raconte l'émouvante histoire d'un chien, Miraut, et de ses maîtres. Donné à des paysans, il devient tueur de poules et braconnier. On s'en débarrasse en le vendant. Mais il revient toujours près de son ancien maître. Quand il comprend qu'on ne veut plus de lui, il hurle de faim et de douleur dans les bois, pendant que l'homme et la femme tremblent en silence dans leur maison... Un grand roman, inoubliable, indispensable à tous ceux qui aiment les animaux.

Louis Pergaud est un écrivain français né le 22 janvier 1882 à Belmont et mort pour la France le 8 avril 1915 à Fresnes-en-Woëvre. Il est notamment l'auteur de De Goupil à Margot, prix Goncourt 1910, et de La Guerre des boutons, paru en 1912.

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DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE PREMIER  Tant que ne fut point close la chasse, Lisée, chaque fois qu’il eut à sortir du côté des champs ou des bois, ne manqua jamais d’emmener son chien avec lui.   Successivement il lui apprit à bien faire les lisières sans oublier une rentrée, à tenir un champ de betteraves ou de pommes de terre, à vérifier les trèfles, à sonder les luzernes, à longer une haie de telle façon que le gibier partît du côté du chasseur, et Miraut ne laissa plus un seul buisson d’inexploré du jour où son maître, l’obligeant pour la quatre-vingt-dix-neuvième fois au moins à en fouiller un, lui fit déloger de son gîte un jeune levraut qu’il faillit pincer bel et bien et auquel il donna la chasse durant plus de trois longues heures.   Quand la clôture fut prononcée, le chasseur devint plus circonspect, et Philomen, lui aussi, pour éviter les coups de langue, les histoires et les procès-verbaux, garda sa chienne à la maison.   Toutefois, comme les bêtes supportent difficilement la claustration, il la lâchait de temps à autre, le soir venu. Mais Bellone, docile et bien dressée, ne s’éloignait du pays qu’avec l’autorisation de son maître.   Lorsque le brigadier Martet rentrait le soir, lassé d’une longue tournée, le vieux chasseur, qui la connaissait dans les coins comme doit la connaître un vieux de la vieille de sa trempe, allait trouver sa chienne à l’écurie et, branlant la tête d’un air entendu, lui disait simplement : « Va ! » Bellone comprenait et, sans s’attarder à rôdailler aux alentours, filait directement vers la forêt.   Un beau soir, elle se souvint qu’elle avait en Miraut un jeune camarade et se dit sans doute qu’il serait plus agréable et peut-être aussi plus fructueux de l’emmener avec elle dans cette expédition nocturne et cette partie de plaisir.   C’est pourquoi, traversant le village et l’enclos, elle vint directement le trouver devant son seuil où il s’amusait à s’aiguiser les crocs sur un vieil os de jambon plus dur qu’un morceau de fer.   Lisée était là. Après lui avoir souri en troussant les babines, s’être tortillée du cul comme il convenait pour le saluer respectueusement et lui avoir léché les mains de bonne amitié, elle répondit avec bienveillance aux caresses et aux mordillements de Miraut.   À deux ou trois reprises, la chienne lui pinça les oreilles ainsi qu’elle faisait autrefois pour prier le vieux Taïaut de l’accompagner en guerre. En même temps elle jappota, modulant de la gorge quelques sons qu’il comprit parfaitement et que Lisée, depuis longtemps au courant de ses habitudes et de ses manières, ne manqua pas non plus de saisir.   Il en sourit dans sa barbe de bouc qu’il empoigna à pleine main pour la peigner d’un geste familier. Sachant bien que son ami ne lâchait sa chienne qu’à bon escient, il accéda au désir de son chien qui, hésitant, tournait la tête de son côté, tout en conservant le corps dans la direction de Bellone qui l’attendait un peu plus loin.   – Vas-y ! va ! proféra-t-il simplement.   Et, d’un hochement de tête, il lui désigna la forêt.   Tout heureux de cette permission, un peu ennuyé tout de même de partir sans le maître, il revint en hâte lui sauter sur les genoux et le lécher, puis, comme l’autre lui confirmait son autorisation, il fila comme une flèche rejoindre Bellone qui l’attendait au trou de la haie du grand clos.   Et se mordillant les pattes, la gorge et les oreilles, et se grognant des gentillesses canines, les deux complices partirent dans la direction de la coupe.   Lisée rallumait sa bouffarde quand Philomen arriva.   – Eh bien ? s’exclama-t-il simplement.   – Ça y est, répondit Lisée, ils y sont. Elle est venue le prendre et il n’a pas été difficile à débaucher ; ah, ma foi non ! je n’ai eu qu’à lui faire signe.   – La bonne paire ! conclut le chasseur. Avant une heure, il y en aura un quelque part à Bêche ou aux Maguets qui n’aura pas à mettre ses quatre pieds dans le même sabot s’il tient à garer sa peau et ses viandes.   – L’ouverture aura lieu dans deux mois, exposa Lisée ; il n’est pas mauvais qu’auparavant ils se fassent un peu le pied et la gueule, si nous ne voulons pas les voir éreintés après la première semaine de chasse.   – As-tu déjà songé à tes munitions ? s’inquiéta Philomen.   – Oui, répondit Lisée ; pour les cartouches de lièvre, je commanderai mes étuis et mes bourres à Saint-Étienne afin d’être sûr d’avoir du bon ; c’est un peu cher, mais tant pis ! Pour la chasse aux oiseaux, je ferai prendre au messager, quand il ira à Besançon, un cent de douilles et de bourres ordinaires ; quant à la poudre, de la superfine numéro deux pour les bonnes cartouches et, pour les autres, Kinkin m’a promis une livre de poudre suisse, de la meilleure, mais n’en parle pas surtout, je ne voudrais pas lui faire arriver des histoires à lui, ni à moi non plus.   – J’en prends aussi, rassura Philomen ; sa poudre, en effet, n’est généralement pas mauvaise et, quand il s’agît de merles, de grives ou de geais que l’on tire de tout près, ça va toujours. C’est égal, j'aurais du remords de viser un lièvre avec une mauvaise cartouche dans mon flingot ; s’il échappait, je ne pourrais m’empêcher de dire que c’est bien fait pour moi.   – Écoute, interrompit tout à coup Lisée, en portant l’index à sa bouche.   Loin, loin, à peine distinct dans le bourdonnement d’abeilles de la nuit silencieuse, un aboi s’élevait, suivi bientôt d’un autre et d’un autre encore.   – Ils ont déjà lancé.   – Non, non ! pas encore, écoute bien !   Et, en effet, l’instant d’après, la rafale hurlante du lancer retentissait, tandis que silencieux, la prunelle vague, les paupières plissées, les deux amis, tirant de leurs pipes d’énormes bouffées, écoutaient voluptueusement cette musique sauvage qui les inondait d’une joie pure.   – Eh bien ! je crois qu’ils le mènent, conclut Philomen au bout d’un instant.   Le bruit de la chasse se perdit qu’ils écoutaient encore. La conversation reprit, un peu décousue, car tous deux, bien que parlant d’autre chose, prêtaient quand même toujours l’oreille aux rumeurs de la nuit, et ce fut simultanément qu’ils interrompirent leur causerie en remarquant à voix haute :   – Ils le ramènent !   Et, en effet, on perçut distinctement le bruit de la chasse se rapprochant assez vite. Puis ce bruit décrut de nouveau et se perdit encore et Philomen affirma :   – Ils en ont pour un moment, mais ils peuvent s’en donner tant qu’ils voudront : le brigadier n’aura pas envie ce soir de leur courir après ; il est revenu vanné de sa tournée d’aujourd’hui et à cette heure il doit être sûrement en train de roupiller à côté de sa légitime. Moi, mon vieux, j’en vais faire autant.   – Et moi itou, répondit Lisée.   Après avoir convenu, pour réduire les frais de port, de faire ensemble leur commande de fournitures, ils se séparèrent en se serrant la main et Lisée, rentrant dans la cuisine obscure, poussa le verrou, gagna son lit et s’endormit.   Cependant, sur le coup de minuit, pris d’un besoin pressant et s’étant relevé en chemise pour aller pisser un coup sur le pas de sa porte, il put entendre dans le grand silence approfondi de cette belle nuit de juillet les deux chiens qui, au milieu du bois du Fays, menaient encore à une allure endiablée leur oreillard.   – Cré nom de nom ! quel jarret ! ne put-il s’empêcher de s’exclamer avec admiration.   Et il revint se coucher, tout content.   Le lendemain, au lever, il trouva Miraut couché sur un petit tas de paille, sous l’auvent de la porte d’écurie. Il était crotté comme une demi-douzaine de barbets, n’ayant pas encore eu le loisir de vaquer aux soins de sa toilette ; le bout de sa queue, sur une longueur de trois bons pouces entièrement pelé et tout rouge, de même que ses cuisses et ses côtes, disait assez avec quelle ardeur il avait fouetté les buissons et s’était battu les flancs.   Il se leva à l’approche du maître et le salua par des aboiements très tendres en se dressant contre ses genoux.   C’est alors que Lisée remarqua qu’il était rond comme un boudin et jugea qu’il n’avait pas dû chasser, ainsi qu’il disait, pour la peau, jugement que Philomen confirma quelques instants plus tard en lui contant que sa chienne se trouvait être précisément dans le même état.   – Quand elle rentre vide, elle vient japper et appeler sous la fenêtre de ma chambre afin que j'aille lui ouvrir et qu’elle puisse manger ce qui reste dans les gamelles de la cuisine, mais quand elle a fait chasse, je n’ai pas à me biler ni me déranger, elle pionce dans un coin et ne réclame rien.   – Lui aussi, affirma Lisée.   – C’en est tout de même un que nous ne reverrons pas à l’ouverture, mais il n’est pas mauvais, pour nous comme pour eux, qu’ils y goûtent de temps à autre : ça les encourage et ça les dresse, les chiens, surtout quand ils sont jeunes comme le...



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