E-Book, Französisch, 151 Seiten
Noël Phèdre
1. Auflage 2020
ISBN: 978-2-322-25823-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
Les Ysopets2
E-Book, Französisch, 151 Seiten
ISBN: 978-2-322-25823-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
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Phèdre (Caius Julius Phaedrus ou Phaeder), né vers l'an 14 avant notre ère et mort vers 50, est un fabuliste latin d'origine thrace. Un tiers de ses fables sont reprises d'Esope, et adaptées; les deux autres tiers lui sont propres. Tout comme son prédécesseur, Phèdre raconte des histoires d'animaux, mais il met également en scène des personnages humains, dont Esope. Au total, il composera 5 livres de fables, tous reproduits ici. Edition bilingue latin-français; traduction d'Ernest Panckoucke.
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DES MANUSCRITS DE PHÈDRE
ON n'a découvert jusqu'à présent que trois manuscrits de Phèdre : 1°. LE MANUSCRIT PITHOU, 2°. LE. MANUSCRIT DANIEL, 3°. LE MANUSCRIT DE REIMS. Quant aux trois autres ouvrages connus sous les noms de Manuscrit Perotti, Manuscrit de Dijon, Manuscrit Weissembourg, c'est improprement qu'on les appelle manuscrits de Phèdre ; le premier est un recueil de fables de divers auteurs, et les deux autres renferment, non pas le texte de Phèdre, mais des fables imitées et entièrement dénaturées. Nous croyons qu'il sera intéressant pour nos lecteurs de leur offrir quelques détails sur chaque manuscrit en particulier. 1°. MANUSCRIT PITHOU. Les calvinistes, en 1562, ayant pillé la bibliothèque de Saint-Benoît-sur-Loire, tous les ouvrages qu'elle renfermait furent dispersés et vendus à vil prix. Pierre Daniel, avocat d'Orléans[1], s'empressa d'acheter beaucoup de ces livres précieux, et l'on croit que ce fut ainsi qu'il devint possesseur de deux manuscrits de Phèdre[2]. François Pithou[3], jurisconsulte distingué, acquit de Pierre Daniel un de ces manuscrits, et il est à présumer, dit M. Adry, que le vendeur dont les titres n'étaient pas merveilleusement constatés, exigea de l'acheteur un silence qu'il lui garda fidèlement[4]. En effet, MM Pithou n'ont jamais parlé de l'origine de leur manuscrit. Quoi qu'il en soit, François Pithou, ne pouvant s'occuper de la publication des fables de Phèdre, en chargea son frère Pierre Pithou en 1595[5]. Ce savant, nommé à juste titre le Varron de la France, fit avec soin une copie de ce manuscrit, annota les passages obscurs, et livra son travail à l'impression[6]. Mais la peste s'étant déclarée à Paris, il fut forcé de fuir cette ville, et il vint se réfugier à Troyes, son pays natal. «Afin de s'y ménager, dit Grosley, un amusement de son goût, et mettre ce voyage à profit pour le public, il avait retiré le Phèdre des mains de Patisson[7] pour le faire imprimer à Troyes, sous ses yeux, par Jean Oudot, imprimeur de cette ville... « J'ai cette édition ; elle est de 70 pages in - 12, en caractère italique, avec les titres en romain, le tout exécuté d'une manière à faire honneur à l'ancienne typographie de Troyes. Elle fut terminée en août 1596... « Tous les savants de Rome[8] eurent pour cette nouveauté l'empressement qu'elle méritait : elle les mit d'abord en défaut. La crainte de compromettre leur sagacité suspendit leurs jugements et les empêcha de reconnaître au premier coup d'oeil, dans les fables de Phèdre, la latinité du siècle d'Auguste. Leur délicatesse et leurs scrupules, à cet égard, étaient justifiés par une infinité de supercheries dont de très habiles gens avaient été dupes. Mais l'examen réfléchi de ces fables, le style de l'auteur, le nom de l'éditeur, levèrent bientôt ces scrupules, et Phèdre reparut à Rome avec plus d'éclat que la première fois qu'il y avait publié ses oeuvres. "Les fables de Phèdre furent le dernier présent dont Pierre Pithou enrichit la république des lettres ; il ne survécut que deux mois à l'édition de ces fables[9]. Dire que la découverte de ce petit volume appartient à François Pithou, c'est dire que la république des lettres lui a infiniment plus d'obligation qu'à tant de gens dont les ouvrages remplissent des in-folio ; souvent il est plus glorieux de conserver que de créer : rien de si commun que les écrivains ; rien de si rare que les chefs-d'oeuvre." Ce manuscrit de Phèdre appartient aujourd'hui à M. Le Peletier de Rosanbo. En 1830, M. Berger de Xivrey a publié une édition très remarquable de ce manuscrit[10]. Nous pensons qu'on nous saura gré de donner ici quelques détails sur le manuscrit Pithou, et nous ne pouvons mieux faire que de laisser parler M. Berger de Xivrey[11] : « Le manuscrit de Phèdre n'est pas plus récent que le Xe siècle ; il est tout entier d'une très belle conservation. L'écriture est de la plus grande régularité ; c'est cette minuscule arrondie du Xe siècle que les calligraphes de Florence imitèrent au XVIe, mais en diminuant la dimension des lettres, et en ornant les majuscules de jolies arabesques, tandis que les manuscrits des IXe et Xe siècles n'ont le plus souvent aucune espèce d'ornement. C'est le cas de celui-ci. Les grandes lettres du commencement des fables sont des majuscules toutes simples, écrites avec pureté, et ayant environ trois ou quatre fois la hauteur des autres lettres : elles sont d'une encre rouge, et tirant sur le violet. Les titres sont d'un beau rouge, ce qui indique facilement à l'oeil la séparation des fables ; car, du reste, ils sont écrits à la suite du dernier mot de la fable précédente[12], .... La séparation des vers n'est nullement indiquée. Les mots y sont ou réunis, ou bien séparés, tantôt régulièrement, tantôt à contresens, comme dans le commencement : hance go polivi. « Les lettres l et i ou j[13], au commencement des mots, sont absolument pareilles ; ce qui fait que jocus ne peut se distinguer de locus que par le sens. « L'e y est assez souvent substitué à l'i, le b au v, et l'o à l'u. « Les principales abréviations sont, un - au dessus de la voyelle, à la place de la lettre m, le même trait pour indiquer la duplication des consonnes, et sur l'e pour est, q pour que, conjonction copulative. « Ce signe : pour la terminaison us aux datifs pluriels, après un h." M. Berger de Xivrey a joint à son édition un fac-similé d'une page du manuscrit. 2°. MANUSCRIT DANIEL. Ce manuscrit, connu parmi les savants sous le nom de Vetus Danielis chartula, est un de ceux qui furent recueillis par Pierre Daniel lors du pillage de la bibliothèque de Saint-Benoît-sur-Loire. A la mort de Pierre Daniel, deux de ses amis, Jacques Bongars et Paul Petau[14], achetèrent sa bibliothèque. Le manuscrit de Phèdre se trouva dans la hart de ce dernier ; c'est pourquoi on l’a appelé depuis Petaviensis codex. La reine Christine de Suède, à la vente de Paul Petau, acheta le Phèdre avec beaucoup d'autres manuscrits, et les fit transporter à Stockholm ; mais, en mourant, elle légua sa bibliothèque au pape Alexandre VIII[15]. Il est bien probable que ce manuscrit est aujourd'hui au Vatican[16]. Ce manuscrit n'est réellement qu'un fragment ; car il ne contient qu'une partie du premier livre, et des variantes depuis la première jusqu'à la vingt-unième fable[17]. Le P. Desbillons, qui en a parlé, ne désigne pas le siècle auquel il peut appartenir[18]. 3°. MANUSCRIT DE REIMS Pierre Pithou avait fait distribuer des exemplaires de son Phèdre à plusieurs de ses amis, et en avait envoyé au P. Sirmond, qui était alors à Rome[19]. Douze ans après, en 1608, le P. Sirmond vit à Reims un autre manuscrit de Phèdre[20] ; il le collationna sur l'édition de Pierre Pithou, copia les variantes, et les donna à Rigault, qui, en 1617, publia une nouvelle édition de Phèdre[21]. On a longtemps cru que ce manuscrit avait été brûlé lors de l'incendie qui, en 1774, ravagea la bibliothèque de Reims ; mais il paraît qu'il avait été apporté à Paris quelque temps avant ce sinistre événement, et qu'il a été vu à la Bibliothèque royale. Voici, à ce sujet, quelques éclaircissements qu'on nous a communiqués : « II existait dans les livres de feu M. Dacier un Phèdre, édition Rob. Étienne ; il contenait, outre deux notes de M. Dacier et de M. de Foncemagne , une lettre de dom Vincent, bibliothécaire de l'abbaye de Saint-Remi de Reims, à M. de Foncemagne, en date du 31 octobre 1769, dans laquelle il rappelle celle[22] qui se trouvait jointe à un exemplaire de Phèdre qui a été pris à la bibliothèque. « Outre la feuille volante sur laquelle est écrite cette lettre, il y a encore un fac-similé du manuscrit de Reims calqué par dom Vincent sur un feuillet de papier vernis. « La note de M. de Foncemagne affirme que le manuscrit de Reims n'avait pas été brûlé, ainsi que le croyait dom Vincent, mais qu'il a été retrouvé à la Bibliothèque royale. Ce que M. de Foncemagne en dit prouve évidemment que ce n'est pas celui de M. de Rosanbo, auquel rien ire manque, et où le texte de Phèdre est suivi d'un traité De monstris[23]. L'écriture aussi diffère, ainsi qu'on peut le voir par le fac-similé de M. de Rosanbo. Enfin la partie calquée par dom Vincent contient plusieurs variantes notables avec le manuscrit de M. de Rosanbo, qui auraient été remarquées par M. de Foncemagne. » Note de la main de M. Dacier, Écrite sur le Phèdre, édit. de R. Étienne. La bibliothèque de Saint-Remi de Reims possédait, ayant l'incendie qu'elle a éprouvé en 1774, un manuscrit de Phèdre, autre que celui de Pithou. On trouvera à la tête de ce volume un échantillon de l'écriture du manuscrit qui m'a été envoyé autrefois de Reims, par dom Vincent, bibliothécaire de Saint-Remi. J'y ai joint la lettre par laquelle il m'annonçait en même temps un pareil échantillon de l'écriture d'un manuscrit du Querolus, qui a péri comme le Phèdre. J'ai placé cet échantillon à la tête de mon exemplaire du Querolus. Ces deux morceaux sont aujourd'hui tout ce qui reste des deux manuscrits. Note de la main de M. de Foncemagne, Écrite sur le Phèdre, éd. R....




