Leroux | Peur sur le lac de Grand-Lieu | E-Book | sack.de
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E-Book, Französisch, 278 Seiten

Leroux Peur sur le lac de Grand-Lieu


1. Auflage 2021
ISBN: 978-2-322-24736-3
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, 278 Seiten

ISBN: 978-2-322-24736-3
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Alors que le calme règne sur le lac de Grand-Lieu, une série de meurtres étranges met en émoi la population. Cela aurait-il un lien avec la cité d'Herbauges, engloutie depuis des siècles au fond du lac ? Le Commandant Bernard Bellebrute tente de résoudre cette histoire monstrueuse.

Habitant près du lac de Grand-Lieu, Emmanuel Leroux s'est imprégné des lieux et de sa légende d'Herbauges pour mettre en scène ce thriller. Il permet par ce récit de découvrir d'une façon détournée la beauté de ce lieu unique, mêlant l'histoire du lac à notre époque actuelle.

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Chapitre 15
Dans son bureau situé dans l’immeuble du journal Ouest-France à Nantes, Clémentine explique à sa stagiaire : — Pour cette rencontre, tu auras l’initiative, Philomène. Tu feras l’interview de Lucette, j’ai réussi à prendre rendez-vous avec elle. Je t’accompagne seulement pour t’observer et je ne dirai rien, promis. — Cool Clémentine. Tu verras, je vais grave assurer, répond Philomène en mastiquant bruyamment son chewing-gum la bouche ouverte. — Tu cracheras ton chewing-gum avant d’entrer s’il te plait, ce n’est pas poli de parler avec ce truc dans la bouche. — D’accord, répond Philomène, mais il faudra que je le finisse bien comme il faut avant de le cracher. Et elle s’y applique en redoublant d’efforts pendant le trajet vers Passay. Philomène ne peut manifester son étonnement. La maisonnette est décrépie avec une porte d’entrée en bois vermoulue centrée par un heurtoir métallique. Pas de sonnette. — Et tu vas voir qu’elle n’a même pas l’électricité la vioque, dit Philomène. Bon, je fais comment ? — Tu frappes la porte avec le heurtoir, répond Clémentine. — OK, mais j’ai jamais vu un truc comme ça, j’espère que la maison ne va pas s’écrouler. Toc toc toc, ça y est, on est là, tu viens la vieille ? La porte s’ouvre dans un grincement sinistre, digne d’un film d’épouvante. La vieille dame se tient derrière, un chapeau noir sans âge sur la tête, habillée d’une robe rapiécée et de sabots usés dans ses pieds. — C’est quoi ce raffut, tempête Lucette en regardant méchamment les deux journalistes. — Bonjour Madame, répond Philomène avec son plus beau sourire, le chewing-gum collé derrière les dents. Nous sommes journalistes à Ouest-France et nous voudrions vous interviewer sur la cité d’Herbauges. Vous serait-il possible de nous recevoir quelques instants ? Clémentine regarde Philomène avec des grands yeux, très étonnée qu’elle ait pu sortir une phrase aussi bien construite et cohérente. — C’est comme vous voulez. Si vous voulez entendre des choses terribles, entrez et fermez la porte derrière vous, répond Lucette, retournant dans sa maison en raclant le sol avec ses sabots. — Merci Madame, conclue Philomène avec un clin d’œil en direction de Clémentine. La maison n’a qu’une seule pièce. Elle donne l’impression de retourner un siècle en arrière avec son sol en terre battue. La cheminée au fond, noircie par des milliers de feux, est en marche, un chaudron fumant suspendu au-dessus de l’âtre. Une table massive en chêne brut trône au milieu avec 4 chaises bringuebalantes. Un petit lit est coincé dans un angle. L’évier en grès sous la fenêtre contient un peu de vaisselle ébréchée. Une armoire massive constitue le meuble le plus important du logis. Elle doit contenir la totalité des biens de la vieille Lucette. Plusieurs poissons empaillés et poussiéreux décorent les murs. Des bougies éclairent lugubrement la pièce. L’odeur du bois brûlé prend la gorge dès que l’on entre. — Madame, vous n’avez pas d’électricité ? Demande Philomène. — Non. — Et l’eau courante ? — Le puits est suffisant. — Et des cabinets ? Vous en avez ? — J’ai un jardin et de beaux légumes. — Et une douche ? Une baignoire ? — Une bassine et une éponge suffisent. Taisez-vous maintenant. Je vous sers un verre et une tartine. Je sais recevoir quand on vient chez moi. Philomène et Clémentine s’assoient près de la table. La vieille Lucette sort une bouteille contenant une anguille morte immergée dans le liquide. Elle verse la boisson verdâtre dans deux verres, très généreusement. Puis, toujours en silence, sous l’œil attentif des deux femmes, elle sort de son chaudron une purée de mogettes avec des petits morceaux de viande indéfinissables. Elle étale généreusement cette nourriture sur d’épaisses tartines d’un pain de 3 livres et sert les deux femmes en disant d’un ton péremptoire ne laissant aucune place à la contestation : — On boit, on mange, après on parle. — C’est quoi cette bestiole dans la bouteille ? Demande Philomène. — Une anguille pêchée par mon arrière-arrière-grand-père. Dans le vin, elle se conserve, on fait le niveau régulièrement et on boit. C’est bon pour les reins. — Et c’est quoi comme vin ? — Recette familiale. Philomène regarde Clémentine avec des grands yeux tout ronds, étonnée de voir sa chef commencer à boire. — Et c’est quoi sur la tartine ? — Recette familiale. Des mogettes, cuites avec des testicules de porc, de la cervelle d’agneau, des rognons de vache et du foie de génisse. Quand j’en trouve, je rajoute des yeux de sanglier, ça donne du liant. Clémentine mange avec plaisir sa tartine. Philomène devient toute pâle dès la première bouchée. — Vous ne mangez pas, Madame Lucette ? Demande Philomène. — Déjà fait, réplique la vieille dame en les regardant d’un sourire malicieux. — C’est quoi cette histoire de monstre ? Demande Philomène. — Tu finis ton verre, tu manges ta tartine et on parle après ! Assène Lucette en donnant un coup sec sur le sol avec sa canne. Du coup, Philomène se tait. N’ayant pas voulu cracher son chewing-gum avant d’entrer, elle est contrainte de l’avaler, Lucette la regardant fixement. Elle mange doucement sa tartine, très doucement, mâchant le moins possible et avalant de gros morceaux au risque de s’étouffer. Alors que Clémentine a terminé sans difficulté son verre et sa tartine, Philomène est à la peine. Dans un silence religieux, les deux femmes la regardent sans parler. On entend seulement le feu crépiter dans la cheminée et la déglutition laborieuse de Philomène. Après un long moment et être passée par diverses couleurs, du rouge vif au blanc/vert, elle termine sa dernière bouchée dans un immense soupir de soulagement. — Une autre tartine ? Un autre verre ? Propose Lucette. — Non merci, sans façon. Je n’ai pas l’habitude de manger et boire autant le matin. Et si on parlait du monstre ? — Il est sorti. — Il vient d’où ? — Sous l’église. — Mais quelle église ? — L’église d’Herbauges bien sûr ! — Mais c’est une légende, la cité d’Herbauges ! — Toutes les légendes ont une part de vérité et toute vérité peut devenir une légende. — Ah oui ? — Oui. Philomène est un peu perdue par les réponses de Lucette. Clémentine garde le silence, imperturbable. Elle laisse sa jeune stagiaire se débrouiller avec un malin plaisir. — Il est comment le monstre ? — Méchant. — C’est tout ? — Pas vu. — Et comment vous savez tout ça ? — Mes parents m’ont raconté, leurs parents leur avaient raconté avant, de génération en génération. — Et la légende d’Herbauges, vous pouvez me la dire ? — Il y a longtemps, très longtemps car je n’étais même pas née, au milieu du lac, quand il n’y avait pas d’eau, une cité prospère était établie. Saint Martin est venu, le lac l’a engloutie et tout le monde est mort. — Que c’est triste. C’est tout ? — Oui et je suis fatiguée. Il faut que je dorme, je suis vieille. Revenez demain matin, je vous dirai la suite. Au revoir. Lucette se lève et se dirige vers la porte, l’ouvre et les mets dehors manu militari. Les deux femmes n’ont d’autre solution que de la quitter, non sans l’avoir remerciée pour son hospitalité. Clémentine lui confirme qu’elle reviendra le lendemain sans faute. Après quelques kilomètres, Clémentine est obligée d’arrêter la voiture pour permettre à Philomène d’évacuer son en-cas au bord de la route. Rentrant dans la voiture après avoir vidé son estomac, elle...



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