Depuis Paul de Tarse et jusqu'au Concile Vatican II, la conversion des
juifs au christianisme revêt une importance particulière. Le fait que
des juifs, membres du peuple 'élu' par le même Dieu que celui des
chrétiens, choisissent de se convertir à la religion du Christ était
présenté comme la preuve la plus éclatante de la véracité du
christianisme.
Dans l'Europe moderne, la conversion n'était
pas seulement un acte individuel; elle revêtait une dimension sociale et
politique dans un système juridique définissant l'Homme non seulement
par sa place au sein de la société mais encore en fonction de sa
religion. Avec le mouvement des Lumières, l'attitude à l'égard des juifs
commença à se modifier au nom de la tolérance et de la prétendue
nécessité de 'régénérer' un peuple tombé en 'dégénérescence'. Au XIXe
siècle, la conversion n'entraînait plus forcément une rupture avec le
milieu d'origine et l'intégration des juifs à la société n'allait pas
nécessairement de pair avec le renoncement au judaïsme. La conversion
accompagnait parfois l'engagement pour des idées novatrices: celles de
la haskala et des Lumières ou celles héritées de la Révolution
française.
Pour étudier les multiples facettes de la
conversion dix communications ont été rassemblées. Elles exposent, à
l'échelle de l'Europe, les motivations de convertis. Cette approche
propose donc autant d'arguments pour l'histoire comparée, transnationale
ou croisée car seule une comparaison à travers les frontières peut
révéler les spécificités et ainsi identifier ce qu'on peut considérer
comme unique.
Dumont / Ferruta / Tollet
Entre Judaisme Et Christianisme: Les Conversions En Europe, de l'Epoque Moderne a l'Apparition de l'Entisemitisme Politique jetzt bestellen!