E-Book, Französisch, 208 Seiten
Challamel Le sommeil de l'enfant
1. Auflage 2012
ISBN: 978-2-294-09758-4
Verlag: Elsevier Health Care - Major Reference Works
Format: PDF
Kopierschutz: Adobe DRM (»Systemvoraussetzungen)
sommeil et l'enfant
E-Book, Französisch, 208 Seiten
ISBN: 978-2-294-09758-4
Verlag: Elsevier Health Care - Major Reference Works
Format: PDF
Kopierschutz: Adobe DRM (»Systemvoraussetzungen)
Les difficultés de sommeil chez l'enfant sont fréquentes : 20 à 30 % des jeunes enfants, environ 10 % des enfants âgés de 6 à 12 ans et 15 à 20 % des adolescents souffrent de difficultés d'endormissement et d'éveils nocturnes.
Alors qu'elles peuvent avoir des conséquences graves sur le sommeil et la qualité de vie des parents, ces difficultés sont, chez le jeune enfant, souvent bénignes. Les troubles du sommeil de l'enfant sont étroitement liés à la maturation du sommeil et à l'installation du rythme veille/sommeil, ils sont aussi le reflet de l'évolution psychoaffective de l'enfant et de ses relations avec ses parents.
Le livre aborde la physiologie et l'exploration des états de vigilance, puis les insomnies et les troubles du rythme circadien. Il présente ensuite les comportements anormaux pendant le sommeil, les parasomnies et les troubles moteurs liés au sommeil. Les pathologies du sommeil (apnées obstructives, mort subite du nourrisson, syndrome d'Ondine, somnolences diurnes et hypersomnies, pathologies cérébrales) font l'objet d'une partie. Enfin, la question de la prise en charge psychologique est détaillée en fin d'ouvrage.
Ce livre tente de répondre aux questions que se posent les médecins, les personnels de santé et les parents. Comprendre le sommeil de l'enfant et de l'adolescent, ses difficultés éventuelles, savoir intervenir en adoptant une attitude éducative ferme mais non rigide, permet de résoudre beaucoup de problèmes. Cette intervention sera d'autant plus efficace qu'elle sera précoce et soutenue par un médecin traitant.
Autoren/Hrsg.
Weitere Infos & Material
1;Front cover
;1
2;Chez le même éditeur;3
3;Le sommeil de l’enfant;4
4;Copyright
;5
5;Liste des auteurs;6
6;Remerciements;7
7;Préface;8
8;Abréviations;9
9;Questions quotidiennes;10
10;Table des matières;12
11;Introduction;16
12;Part I -
Physiologie et
explorations des états
de vigilance;18
12.1;Chapitre 1 -
Sommeil normal : son développement du fœtus à l’adolescent;20
12.1.1;États et stades de sommeil de l’adolescent et de l’adulte;20
12.1.2;Cinq stades de vigilance du nouveau-né à terme;20
12.1.3;Développement du sommeil chez le fœtus et le prématuré (tableau 1.I, page 10);24
12.1.4;Développement de la structure du sommeil de la période néonatale à l’adolescence;27
12.1.5;Temps de sommeil;32
12.2;Chapitre 2 -
Rythmes circadiens;34
12.2.1;Une horloge interne de plus de 24 heures;34
12.2.2;Les rythmes circadiens du fœtus;34
12.2.3;Le rythme de 4 heures des nouveau-nés;35
12.2.4;Développement du rythme circadien de 24 heures;36
12.2.5;Importance des donneurs de temps;36
12.2.6;Le rôle de l’alternance lumière/obscurité;37
12.3;Chapitre 3 -
Mécanismes de régulation du cycle veille/sommeil et fonctions du sommeil;38
12.3.1;Mécanismes de la veille et du sommeil;38
12.3.2;À quoi sert le sommeil ?;40
12.3.3;Effets du manque de sommeil chez l’enfant et l’adolescent;43
12.4;Chapitre 4 -
Explorations du sommeil;46
12.4.1;Comment étudie-t-on le sommeil ?;46
12.4.2;Dans quelles pathologies la polysomnographie de sommeil est-elle indiquée ?;50
12.4.3;Dosages hormonaux;51
13;Part II -
Insomnies ettroubles du rythme circadien;52
13.1;Chapitre 5 -
Troubles du sommeil : du nouveau-né à l’enfant;58
13.1.1;Des difficultés de mise en place du rythme jour/nuit aux « coliques » du nourrisson;58
13.1.2;Insomnies et troubles du rythme circadien des enfants de 6-12 ans;63
13.1.3;Des difficultés transitoires du sommeil aux insomnies durables;64
13.1.4;Insomnies de l’enfant et pathologies psychologiques et psychiatriques;65
13.2;Chapitre 6 -
Troubles du sommeil de l’adolescent;66
13.2.1;Troubles du rythme circadien et insomnies;66
13.2.2;Syndrome de retard de phase;67
13.2.3;Insomnies;69
13.3;Chapitre 7 -
Insomnies d’origine médicale;74
13.3.1;Prévalence;74
13.3.2;Sur quels symptômes les suspecter ?;74
13.3.3;Causes médicales liées à l’alimentation;74
13.3.4;Causes organiques d’insomnie;76
13.4;Chapitre 8 -
Traitement des insomnies;78
13.4.1;Prise en charge des insomnies du nourrisson et du jeune enfant : approche comportementale;78
13.4.2;Prise en charge médicamenteuse;85
13.4.3;Cas particulier de l’adolescent;85
14;Part III -
Comportements anormaux pendant le sommeil. Parasomnies et troubles moteurs liés au sommeil;90
14.1;Chapitre 9 -
Troubles de l’éveil ou parasomnies du sommeil lent profond;94
14.1.1;Mécanismes physiopathologiques;94
14.1.2;Description des troubles;94
14.1.3;Prise en charge thérapeutique;99
14.2;Chapitre 10 -
Énurésie nocturne isolée;102
14.2.1;Définition;102
14.2.2;Énurésie nocturne et isolée;102
14.2.3;Prise en charge thérapeutique;104
14.3;Chapitre 11 -
Troubles moteurs au cours du sommeil;108
14.3.1;Rythmies du sommeil;108
14.3.2;Syndrome des jambes sans repos (SJSR) ou syndrome d’impatiences des membres inférieurs;110
14.3.3;Syndrome des jambes sans repos et syndrome de secousses périodiques des membres inférieurs;111
14.3.4;Syndrome des jambes sans repos et trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) : association ou conséquence ?;112
14.3.5;Prise en charge thérapeutique;112
15;Part IV - Autres pathologiesdu sommeil;114
15.1;Chapitre 12
-Syndrome d’apnées obstructives du sommeil;116
15.1.1;Définitions, physiopathologie;116
15.1.2;Prévalence;117
15.1.3;Facteurs prédisposants;117
15.1.4;Caractéristiques cliniques (tableau 12.I);118
15.1.5;Complications du SAOS;119
15.1.6;Peut-on cliniquement évaluer la sévérité d’un SAOS, faire la différence entre SAOS et ronflement isolé ?;120
15.1.7;Prise en charge, investigations cliniques;120
15.1.8;Investigations paracliniques;121
15.1.9;Prise en charge thérapeutique;123
15.2;Chapitre 13 -
Mort subite inexpliquée du nourrisson;124
15.2.1;Définition;124
15.2.2;Prévalence, facteurs épidémiologiques;124
15.2.3;Hypothèses pathogéniques;124
15.2.4;Rôle du médecin;127
15.3;Chapitre 14 -
Syndrome d’hypoventilation alvéolaire centrale congénitale (HVACC) ou syndrome d’Ondine;128
15.3.1;Définition;128
15.3.2;Prévalence;128
15.3.3;Caractéristiques cliniques;128
15.3.4;Physiopathologie;129
15.3.5;Génétique;129
15.3.6;Diagnostic différentiel;130
15.3.7;Prise en charge;130
15.4;Chapitre 15 -
Somnolences diurnes anormales et hypersomnies;132
15.4.1;Somnolence diurne anormale;132
15.4.2;Narcolepsie idiopathique avec ou sans cataplexie;135
15.4.3;Démarche diagnostique en présence d’une somnolence anormale (fig. 15.1);141
15.4.4;Narcolepsie et hypersomnie idiopathiques : prise en charge thérapeutique;142
15.5;Chapitre 16 -
Sommeil et pathologies cérébrales;146
15.5.1;Introduction;146
15.5.2;Prévalence;146
15.5.3;Pathogénie ;146
15.5.4;Insomnies;149
15.5.5;Troubles du rythme circadien;150
15.5.6;Syndromes d’apnées du sommeil;153
15.5.7;Pathologies cérébrales associées à une ou des pathologies spécifiques du sommeil (tableau 16.1 p. 132);154
15.5.8;Syndromes ou maladies neurologiques et pathologies du sommeil (tableau 16.1 p. 132);154
15.5.9;Prise en charge;157
16;Part V -
Quand faire appel au psychothérapeute ?;160
16.1;Chapitre 17 -
Prise en charge psychologique des difficultés de sommeil et des insomnies : du jeune enfant à l’adolescent;164
16.1.1;Troubles du sommeil de l’enfant de moins de trois ans;164
16.1.2;Troubles de l’endormissement des 3-5 ans;167
16.1.3;Troubles de l’endormissement et éveils nocturnes prolongés liés à un trouble anxieux : spécificité des 8-12 ans;170
16.1.4;Prise en charge des adolescents;171
16.2;Chapitre 18 -
Cas particulier des parasomnies et des maladies du sommeil;176
16.2.1;Parasomnies;176
16.2.2;Maladies du sommeil;180
16.3;Chapitre 19 -
Limites de la prise en charge psychologique;182
16.3.1;Un contexte fragilisant;182
16.3.2;Un contexte traumatique;182
16.3.3;Bénéfices secondaires d’un membre de la famille à maintenir le trouble du sommeil de l’enfant;183
17;Conclusion;186
18;Conseils de lecture;188
19;Annexes;196
19.1;Annexe 1. Agenda de sommeil vierge;196
19.2;Annexe 2. Échelle de somnolence adaptée àl’enfant (enfant/préadolescent : 7-13 ans);197
19.3;Annexe 3. Échelle de somnolence d’Epworth(adolescent 14-17 ans);198
20;Index;202
1 Sommeil normal
son développement du fœtus à l’adolescent
États et stades de sommeil de l’adolescent et de l’adulte
Adulte ou adolescent, nous passons au cours de notre nuit par plusieurs cycles de sommeil. Chaque cycle comporte deux états de sommeil : le sommeil lent et le sommeil paradoxal. Après une période de veille au cours de laquelle l’activité électrique cérébrale enregistrée par l’électroencéphalogramme (EEG) est rapide, l’endormissement se fait en sommeil lent. L’EEG permet de distinguer trois stades de sommeil lent grâce à la présence de plus en plus importante d’ondes lentes : les stades I (endormissement) et II correspondent au sommeil lent léger ; le stade III au sommeil lent profond (figure 1.1). Pendant les phases de sommeil lent, les yeux sont fermés, les mouvements oculaires absents ou très lents au moment de l’endormissement. La respiration est lente et régulière et le tonus musculaire du corps est conservé. Puis survient le sommeil paradoxal qui associe des signes de sommeil (atonie musculaire complète, seuils d’éveil élevés) et des signes d’éveil (EEG rapide, mouvements oculaires rapides, respiration irrégulière) (figure 1.2). C’est au cours du sommeil paradoxal que survient préférentiellement le rêve. Ces deux états de sommeil sont dénommés par les Anglo-Saxons, respectivement Non-Rapid Eye Movement Sleep (non REM) et Rapid Eye Movement Sleep (REM).
Figure 1.1 Critères électroencéphalographiques des états de veille et de sommeil de Rechtschaffen et Kales (1968).
Ces critères sont utilisables à partir de trois mois, mais l’EEG de la veille et du sommeil paradoxal est plus lent, les fréquences de 8 Hz apparaissent entre 3 et 8 ans, les spindles ou fuseaux de sommeil entre un mois et demi et deux mois, les complexes K à partir de six mois. Le sommeil lent profond n’est plus actuellement subdivisé en stades III et IV.
Grigg-Damberger M, Gozal D, Marcus CL, et al. The visual scoring of sleep and arousal in infants and children. J Clin Sleep Med 2007, 3 : 201-240.
Figure 1.2 Principales caractéristiques de l’éveil, du sommeil lent et du sommeil paradoxal enregistrées par polysomnographie.
Chez le nouveau-né, le sommeil calme est l’équivalent du sommeil lent profond de l’adulte, le sommeil agité l’équivalent du sommeil paradoxal. Quatre à six cycles de sommeil, d’une durée de 90 à 120 minutes, vont se succéder au cours d’une nuit de sommeil, chaque cycle étant séparé du précédent par une brève période d’éveil. La durée de chaque stade varie au cours de la nuit : pour une nuit de huit heures, le sommeil lent profond prédomine dans les quatre premières heures de sommeil, le sommeil paradoxal et le sommeil lent léger au cours des quatre heures suivantes. On parle d’organisation nycthémérale des états de vigilance. Le sommeil lent profond et le sommeil paradoxal représentent respectivement environ 25 % du temps de sommeil total (TST) ; le sommeil lent léger 50 % (figure 1.3).
Figure 1.3 Ontogenèse du premier cycle de sommeil nocturne.
SA : sommeil agité ; SC : sommeil calme ; SLL : sommeil lent léger ; SLP : sommeil lent profond. Cinq stades de vigilance du nouveau-né à terme
Ces états de vigilance ont été classés par Prechtl et al., sur la simple observation du nouveau-né, en cinq stades allant de l’immobilité du sommeil calme (stade I) à l’excitation maximale de l’éveil avec pleurs (stade V). Les études polygraphiques EEG de l’équipe de Port Royal dirigée par Colette Dreyfus-Brisac et Nicole Monod, plus précises, ont permis de quantifier ces états de vigilance et d’individualiser un état de sommeil indéterminé ou transitionnel au cours duquel coexistent des critères de sommeil calme et de sommeil agité. Sommeil calme (stade I)
Ce sommeil est profond, il n’est généralement interrompu par aucun éveil. Il est l’équivalent du sommeil lent profond de l’adulte. Durant cette période, le nouveau-né est immobile ; il ne présente aucun mouvement corporel en dehors de quelques sursauts mais il reste tonique : les poings sont souvent fermés, les bras pliés et ramenés vers le thorax. Le visage est peu expressif, exception faite de petits mouvements périodiques de succion observés généralement juste avant les tétées. Les yeux sont fermés, sans aucun mouvement oculaire. La respiration est régulière, à peine audible. Cet état de sommeil est très stable, sa durée dans le cycle de sommeil est de 19-20 minutes. Sommeil agité (stade II)
Ce sommeil est l’équivalent du sommeil paradoxal. Il est dénommé « sommeil agité » chez le nouveau-né parce qu’il est interrompu par de fréquents mouvements corporels : mouvements globaux d’étirement, mouvements plus fins des doigts et des orteils, mouvements un peu plus amples des jambes et des bras. Le visage du nouveau-né est au cours de ce sommeil très expressif, animé par de multiples mimiques ; du sourire à la tristesse, nous avons reconnu les expressions des six émotions fondamentales : la peur, la colère, la surprise, le dégoût, la tristesse et la joie. Comme chez l’adulte, on observe chez le nouveau-né des mouvements oculaires rapides et un tonus musculaire très diminué entre les mouvements corporels. La respiration est rapide et irrégulière, parfois haletante, parfois entrecoupée de pauses respiratoires. Ces pauses respiratoires sont tout à fait normales si elles ne dépassent pas 15 secondes. Cet état de sommeil est beaucoup moins stable que le sommeil calme, sa durée varie de 10 à 45 minutes (25 minutes en moyenne). État de veille calme (stade III)
L’état de veille calme est un moment d’éveil au cours duquel le nouveau-né peut dès les premiers jours de vie être attentif à son environnement. Au cours des tout premiers jours, cet état ne se produit que pendant quelques minutes, à raison de deux à trois fois par jour. États de veille agitée avec ou sans pleurs (stades IV et V)
Ces états de veille sont bien plus fréquents que les éveils calmes. Le pleur représente chez le nouveau-né et le petit nourrisson l’un des moyens d’attirer l’attention maternelle. Les pleurs augmentent physiologiquement jusqu’à 6 semaines où ils sont maximaux (deux à trois heures par jour en moyenne à cet âge), avant de diminuer progressivement en fréquence et en intensité. Cycles de sommeil du nouveau-né (figure 1.3)
Chez le nouveau-né à terme, le cycle de sommeil est court (de 50 à 60 minutes). Il est constitué d’une période de sommeil agité et d’une période de sommeil calme. Le sommeil du nouveau-né est très riche en sommeil agité, celui-ci représentant de 50 à 60 % du temps de sommeil (le pourcentage n’étant que de 20 à 25 % chez l’adulte et l’enfant) ; le pourcentage de sommeil calme est de 30 à 40 %, le sommeil indéterminé de 10 à 20 %. Les endormissements se font en sommeil agité. Ils se font en sommeil lent chez l’adulte et l’enfant. Le nouveau-né dort nuit et jour. Ses cycles de sommeil sont nombreux : il se produit de 18 à 20 cycles par...