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E-Book, Französisch, 174 Seiten

Zang Zang / Assipolo / Éditions RADYC Vol. 1 (1)

La catégorisation en Afrique coloniale et postcoloniale

E-Book, Französisch, 174 Seiten

ISBN: 978-9956-4-5959-9
Verlag: Pygmies
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Pour son tout premier numéro, la Revue Africaine des Dynamiques Contemporaines (RADYC) se proposait de réfléchir sur la rémanence des catégorisations coloniales en Afrique postcoloniale, particulièrement celles qui touchent à l'organisation administrative, aux toponymes, aux ethnonymes, aux représentations sociales et sociolinguistiques, stéréotypées ou non, et aux constructions mémorielles. Les contributions validées par le comité scientifique et les experts ont été organisées en deux parties. La première a pour titre « Toponymes, usages administratifs et ancrage identitaire ». Les trois contributions réunies sous ce titre traitent des tensions entre les toponymes administratifs dont certaines orthographes ont été francisées, et les toponymes originaux. Elles soulignent, d'une part, la nécessité de les défranciser, celle d'harmoniser leurs orthographes d'autre part. La seconde partie est intitulée « Représentations littéraires des crises mémorielles et identitaires ». Elle compte, comme la première, trois essais qui, le titre générique le suggère, abordent la littéralisation des crises liées aux conflits mémoriels et aux tensions identitaires.

Paul Zang Zang est Professeur et enseignant de linguistique française à l'Université de Yaoundé I (Cameroun). Auteur de plusieurs publications scientifiques, il est actuellement Coordonnateur du projet IFACAM (Inventaire du français du Cameroun) et Directeur du projet Dictionnaire du français en Afrique. Il est également Directeur adjoint par intérim du pôle Gouvernance, Humanités et Sciences sociales de l'Université Panafricaine.
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La catégorisation en Afrique coloniale et postcoloniale : propos introductif
Laurain ASSIPOLO
Université de Douala
assipolo@yahoo.fr Pour son tout premier numéro, la Revue Africaine des Dynamiques Contemporaines se proposait de réfléchir sur la rémanence des catégorisations coloniales en Afrique postcoloniale, particulièrement celles qui touchent à l’organisation administrative, aux toponymes, aux ethnonymes, aux représentations sociales et sociolinguistiques, stéréotypées ou non, et aux constructions mémorielles. L’on est parti de l’idée qu’il était nécessaire de permettre aux chercheurs de différentes disciplines d’ausculter les ressorts des revendications qui, ces dernières années sur le continent africain, dénoncent la colonialité et appellent à la décolonialité, des concepts au cœur des travaux de Quijano & Ennis (2000), Mathias (2018), Le Petitcorps & Desille (2020), Mendoza (2020) ou encore Mignolo (2021). Les hypothèses de départ
Les contributions devaient s’inscrire — sans s’y limiter — dans l’un des cinq axes suivants : la toponymie, l’ethnonymie, le stéréotypage, la mémoire collective et les représentations de l’Afrique dans la fiction littéraire. Ces orientations ont été dictées par cinq principales hypothèses. Les toponymes ne sont pas, en Afrique, de simples référents aux espaces ; ils se donnent à saisir non seulement comme des marqueurs identitaires, mais aussi des lieux de mémoire dans lesquels sont inscrits des mythes fondateurs, des signifiés ontologiques ou des parcours historiques. Certains ethnonymes correspondent parfois aux toponymes ; leur décodage peut néanmoins révéler des processus dynamiques liés au fait migratoire, à l’occupation de l’espace, à l’altérité, aux périodes de surchauffe sociale et établir des connexions entre des communautés apparentées, vivant sur des territoires contigus ou éloignés les uns des autres. Les stéréotypes résultent le plus souvent du besoin primaire de différenciation et correspondent, dans certains cas, à la taxinomie qu’on trouve chez Salès-Wuillemin (2006) ; leur étude en contexte africain est toutefois susceptible de dévoiler des logiques dominées par l’alternymie, les réseaux de solidarité transcommunautaires et les archétypes. Les choix mémoriels de l’élite postcoloniale ont eu tendance à privilégier des figures et des signifiants décontextualisés, exogènes ; dans certains pays, cela a créé des conflits mémoriels, manifestes ou latents, susceptibles de saper la cohésion de nombreuses nations qui se battent encore pour consolider leur unité. La fiction littéraire fournit d’importantes données pour l’étude des hétéro- et des auto-images, importantes pour saisir les dynamiques à travers lesquelles des identités s’élaborent en se confrontant avec d’autres identités (Amossy & Herschberg Pierrot, 2021 : 57). Il était souhaitable, et l’appel à contributions le précisait, que les études sur la toponymie s’intéressent aux principes ayant présidé à l’attribution des noms de lieux en Afrique coloniale, aux raisons de leur maintien après la décolonisation, aux opérations de renomination et aux bénéfices qu’il y aurait à conserver les héritages coloniaux ou à s’en défaire. On sait par exemple que le Ghana, anciennement colonisé par la Grande-Bretagne, qui portait le nom de Gold Coast, l’a changé le jour de son indépendance le 6 mars 1957. Les Guinée espagnoles et portugaises ont suivi la même voie. Elles sont respectivement devenues la Guinée-Équatoriale en 1968 et la Guinée-Bissau en 1974. Citons également les pays qui leur ont emboîté le pas, le Bénin (ex-Dahomey) en 1975, le Zimbabwe (ex-Rhodésie du Sud) en 1980 ou encore le Burkina Faso (ex-Haute-Volta) en 1984. En 2018, le Swaziland a repris son nom originel, eSwatini, « le pays des Swazis ». Les travaux sur l’ethnonymie pouvaient partir du constat selon lequel de nombreuses communautés continuent de porter, en Afrique postcoloniale, des noms attribués parfois arbitrairement par les colons, qui ne correspondent à rien dans leur anthropologie culturelle. Ainsi en est-il, au Cameroun par exemple, de Bamiléké, Bakoko ou encore Dschang. Il était possible de chercher à identifier les motivations de l’entreprise coloniale, les conséquences actuelles, sur les groupes et les relations intergroupes, de ces différents ethnonymes, enfin de proposer des solutions pour rompre avec l’ordre colonial, donc réconcilier les peuples avec leurs cultures en quelque sorte. Les contributeurs qui se proposaient d’étudier le stéréotypage pouvaient partir des préjugés ayant influencé des catégorisations sociales qui pèsent encore aujourd’hui sur de nombreuses communautés africaines, empêchant certains peuples de s’épanouir. Interroger les formes que prend le stéréotypage, les résultats de ce processus et les moyens pour les déconstruire était autant de pistes à explorer. Amossy & Herschberg Pierrot (2021 : 43), comme Salès-Wuillemin (2006 : 102-119), ont parlé de la menace du stéréotype. La seconde auteure distingue ses effets au niveau individuel et au niveau groupal. Il s’agit, au niveau individuel, de la baisse de l’estime de soi, du sentiment d’auto défaite, de l’identité négative, de l’effet Pygmalion selon lequel les sujets s’ajustent au jugement (négatif ou positif) émis à leur encontre et des stratégies d’échappement (comparaison favorisante, créativité et compétition individuelle). Au niveau groupal sont recensés le conformisme, l’acculturation et l’adaptation, qui veulent que la confrontation à un stéréotype négatif émis par un groupe dominant puisse amener le groupe dominé à se conformer ou à adopter le stéréotype dominant. Les hétérostéréotypes peuvent alors pousser les membres du groupe dominant à la prédation, comme on l’a vu avec le génocide rwandais. Touré (2013 : 464) soutient qu’elle a eu pour ferment l’ethnisme, une forme de racisme fondée sur des clivages et des stéréotypes construits. Cet ethnisme lui-même est le résultat d’un processus historico-culturel, car la colonisation a transformé des groupes socioéconomiques et politiques en catégories ethniques dichotomiques. Après avoir conquis son autonomie, le Rwanda a malheureusement intégré les discours identitaires coloniaux, plus tard idéologisés. L’on souhaitait voir les travaux correspondant à l’axe sur la mémoire collective interroger les choix mémoriels de l’élite postcoloniale, s’intéresser aux conflits mémoriels, manifestes ou latents, susceptibles de menacer la cohésion des ex-colonies. La question des mémoires oubliées/refoulées n’était pas à évacuer, comme les propositions visant la prise en compte de la pluralité des mémoires, bien qu’elles ne soient pas toutes de statut équivalent. Comme nous le rappelions dans Assipolo (2023 : 257), la notion de mémoire collective est due à Halbwachs (1925 et 1950) dont les travaux se proposaient de montrer que chaque groupe organisé crée une mémoire qui lui est propre. Nora (1978) définira la mémoire collective comme le souvenir ou l’ensemble de souvenirs que retient une communauté d’une expérience vécue et/ou mythifiée de son passé. Pour Vidal-Beneyto (2003 : 17), celle d’un groupe prend en compte l’ensemble des représentations que partagent majoritairement ceux qui créent ce passé. Il est question de le sauver de l’oubli, de l’instituer comme référence de l’identité collective. L’ordre politique dominant dispose généralement d’un instrument, la constitution, imaginaire identitaire selon Sindjoun (1996 : 3), et des lois par lesquelles il structure les représentations individuelles et collectives. Ses choix peuvent néanmoins, dans des sociétés composites, pluriethniques et multilingues, entrainer des conflits identitaires ou mémoriels. Enfin les travaux sur les représentations de l’Afrique dans la fiction littéraire pouvaient se donner pour objectif de répondre à la question suivante : comment l’Afrique...


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