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E-Book, Französisch, Band 3, 352 Seiten

Reihe: Des origines à la naissance

Levy De la rencontre à la vie


1. Auflage 2024
ISBN: 978-2-322-49401-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark

E-Book, Französisch, Band 3, 352 Seiten

Reihe: Des origines à la naissance

ISBN: 978-2-322-49401-9
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark



Après les deux premiers tomes de cette saga familiale, "Des origines à la naissance" et "De la naissance à la rencontre", voici : De la rencontre à la vie Ce récit romancé retrace la rencontre de Roger Lévy et d'Emma Einhorn dont seront issus Fanny, Jacques et Michèle. Cette période couvre les années 1946 à 1954. Les personnages et les évènements de cette époque pas si lointaine pour les lecteurs de ma génération mais oh combien reculée pour la jeunesse d'aujourd'hui, sont dépeints avec justesse et réalisme. Cette époque de la reconstruction de la France après le cataclysme de la Deuxième Guerre mondiale, rude et difficile, apparait comme bien lointaine par rapport au confort dans lequel baigne la génération actuelle. La petite histoire familiale des années 1950 est enveloppée dans la Grande histoire de notre pays.

Jacques Lévy, né à Angoulême quelques années après la deuxième guerre mondiale a obtenu son diplôme de pharmacien à la faculté de Bordeaux. Il a exercé son art à Saint-Just-Luzac, petite commune de Charente Maritime située près de Marennes et de l'ile d'Oléron, région bien connue pour leurs huitres de qualité. Après plus de quarante ans de bons et loyaux services et un mandat de maire à la tête de sa commune, Jacques Lévy a pris sa retraite au bord de la mer, à Royan, où il s'est lancé dans l'écriture.

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CHAPITRE I
EMMA et ROGER
LA RENCONTRE
Nous sommes le 25 août 1946, aux environs de dix-sept heures. Emma Einhorn et Roger Lévy, qui ne se connaissent ni d’Ève ni d’Adam, terminent un paso-doble endiablé. La scène se déroule au dancing du casino de La Rochelle, préfecture d’un département de la côte Atlantique, la Charente Maritime. Au terme d’une courte conversation, les deux jeunes gens découvrent avec stupéfaction qu’ils sont, l’un comme l’autre, de religion israélite. Le 8 mai de l’année 1945, la Deuxième Guerre mondiale vient de se terminer en Europe. Le Reich allemand est vaincu. Par la grâce de ce terrible conflit, le plus barbare de toute l’histoire de l’humanité, et par le plus pur des hasards, Emma et Roger se retrouvent face à face aujourd’hui. Revenons un petit peu en arrière. En 1939, Herch ou Hermann, dont le prénom a été francisé pour être remplacé par Armand, et Fanny Einhorn, les parents d’Emma, tiennent boutique de tissus dans la ville de Forbach. Cette cité minière se trouve à l’extrême Est de la France, pratiquement sur la frontière avec l’Allemagne. Emma court sur ses dix-huit ans. En compagnie de ses cinq frères et sœurs, elle coule des jours heureux dans ce petit coin tranquille de la Lorraine. Au mois de septembre, l’Allemagne hitlérienne envahit la Pologne. La France ne peut plus reculer, elle déclare la guerre au dictateur nazi. La famille Einhorn, comme toute la population civile de Forbach, se voit contrainte, par ordre du gouvernement, de se réfugier dans la préfecture du département de la Charente, Angoulême. La défaite cuisante de l’armée française et l’occupation de notre pays par une horde de barbares obligent cette famille, du fait de son appartenance à la religion juive, à fuir et à se cacher durant cinq longues années. Une fois la paix revenue, Emma retrouve Angoulême. Sans véritable profession, elle se met au service de Juliette, sa sœur aînée. En 1940, Juliette épouse Robert Mallat, un artisan fourreur charentais de religion catholique. Rapidement, elle met au monde Danielle, et, se sentant protégée par son mari, elle ne cherche pas à fuir les Allemands. Mal lui en a pris, car en 1942, après une horrible rafle, elle se retrouve internée au camp de Drancy, l’antichambre d’Auschwitz. Par miracle et surtout grâce à de solides relations, Robert, in extremis, réussit l’exploit de l’extraire des griffes des criminels nazis. Pour plus de sécurité, Juliette passe le reste de la guerre cachée dans la campagne charentaise. Au mois de septembre 1944, Angoulême est libérée. Juliette a la bosse du commerce, et les affaires de la maison Mallat reprennent. Les manteaux de fourrure se vendent bien, et Annette, son deuxième enfant, apparaît. Ne pouvant être au four et au moulin, la fille aînée d’Armand Einhorn fait donc appel à Emma, sa jeune sœur, pour s’occuper de sa maisonnée. Au mois d’août 1946, après un rude hiver de travail, Robert Mallat décide d’offrir des vacances au bord de la mer à sa petite famille. Il opte pour La Rochelle, distante d’une centaine de kilomètres. Emma, afin de s’occuper de l’intendance, fait partie des bagages. Sa sœur, dotée d’un caractère autoritaire, lui mène la vie dure. Elle n’a droit qu’à une seule après-midi de congé par semaine, le dimanche. Emma adore la musique et la danse. Les 18 et 25 août 1946, le casino de La Rochelle organise un bal gratuit pour les jeunes filles. Emma saute sur l’aubaine, et c’est ainsi qu’elle se retrouve face à Roger. En 1939, Roger Lévy coule des jours heureux à Alger, alors préfecture française du département d’Algérie. Jacob, son père, est déjà gravement malade des suites d’un gazage datant de la Première Guerre mondiale, tandis que Camille, sa mère, a passé toute sa vie dans les langes, avec pas moins de neuf enfants. Dès l’âge de quatorze ans, Roger, faute d’argent, et malgré avoir brillamment obtenu son certificat d’études, est obligé de travailler. Comme son père, il exerce la profession de peintre en bâtiment. Après la défaite de la France, un gouvernement pétainiste franchement antisémite s’installe à Alger. La famille Lévy, du fait de son appartenance à la religion juive subit bien des brimades et des humiliations. Toutefois, leur sort n’est tout de même pas comparable à celui de leurs coreligionnaires installés en Europe, qui sont massacrés par millions. En 1942, après le débarquement des troupes américaines à Alger, l’espoir renaît pour les Juifs. Au mois de janvier 1943, Roger Lévy est mobilisé dans l’armée française d’Afrique, et il participe alors à la campagne de Tunisie. Au mois d’octobre 1944, le soldat Lévy, âgé de vingt-quatre ans, quitte son Algérie natale. Il découvre alors la France métropolitaine. Il débarque en Provence sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, et il est affecté au sein du quatrième régiment de zouaves. Au début de l’année 1945, alors que Paris et une grande partie de la France sont libérés, il subsiste à l’ouest du pays quelques poches de résistance. Les deux principales se situent dans le département de la Charente Maritime, à Royan et à La Rochelle. Le général de Gaulle, alors président du gouvernement provisoire, juge cette situation inadmissible. De plus, pour son prestige, il lui faut absolument une victoire française ! En janvier et avril 1945, Royan est écrasée sous les bombes anglaises et américaines. La ville est anéantie. Roger fait partie des combattants qui, de haute lutte, reprennent à la Wehrmacht les ruines fumantes de cette cité martyre. La Rochelle, grâce à une habile négociation, s’en tire mieux et échappe à la destruction. Au mois de mai, lors de l’armistice, les troupes allemandes qui occupent la préfecture de la Charente Maritime se rendent sans combattre aux Forces françaises libres. Le quatrième zouave y prend alors ses quartiers. Au mois de janvier 1946, le soldat Lévy est démobilisé. Il décide de rester à La Rochelle, où il reprend le métier de peintre en bâtiment qu’il exerçait à Alger avant la guerre. Le travail ne manque pas et il se fait rapidement embaucher par l’entreprise de Monsieur Courtois. Le dimanche, Roger aime danser, et aussi rencontrer de jolies filles. C’est ainsi qu’il se retrouve, au mois d’août, au dancing du casino face à Emma. Les dernières notes du paso-doble sont à peine terminées, que le jeune homme, venant d’apprendre que la jeune femme devant lui est de religion israélite, déclare d’une voix tremblante : « Moi aussi je suis Juif. Mon véritable nom, c’est Roger Martin Lévy. » Les hostilités sont terminées en Europe depuis un peu plus d’une année, et le monde horrifié a découvert les atrocités commises par les nazis dans les camps de concentration. Les survivants juifs sont traumatisés, et ils le resteront d’ailleurs encore pendant des décennies. À présent, par crainte de l’antisémitisme, beaucoup n’osent pas avouer leur religion. En effet, le poison est toujours présent dans la société française. Si beaucoup s’apitoient sur le sort des Israélites pendant la guerre, il y en a toujours pour faire des réflexions telles que : « Après tout, ils l’ont bien cherché ! » Ou bien : « Ils sont tous riches à millions, ça leur a pas fait de mal ! » De surcroît, les événements qui se sont déroulés le mois dernier dans la ville polonaise de Kielce, située à cent soixante-dix kilomètres au sud de Varsovie, ne sont pas faits pour rassurer la Communauté juive, bien au contraire. Pendant l’été 1946, environ deux cents Juifs, pour la plupart des rescapés des camps de concentration nazis y vivent. Beaucoup sont en attente de partir pour la Palestine, le futur État d’Israël. Le 1er juillet, un petit garçon polonais âgé de huit ans disparaît. Lorsqu’il revient chez ses parents au bout de trois jours, pour ne pas se faire gronder, il prétend avoir été enlevé et désigne un Juif à la vindicte populaire. Le prétexte est bon pour un nouveau pogrom,...



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