E-Book, Französisch, 138 Seiten
Firenzuola / Noël Nouvelles
1. Auflage 2023
ISBN: 978-2-322-48970-1
Verlag: BoD - Books on Demand
Format: EPUB
Kopierschutz: 6 - ePub Watermark
E-Book, Französisch, 138 Seiten
ISBN: 978-2-322-48970-1
Verlag: BoD - Books on Demand
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Un ouvrage si rare, en français du moins, qu'il est introuvable en librairie, hormis chez quelques bouquinistes, où il atteint des prix assez conséquents, selon l'état. Et pourtant, Firenzuola a bénéficié de traductions dès le XVI° siècle, une par Gabriel Chappuys, qui a intégré une de ses nouvelles dans ses "Facétieuses Journées" publiées en 1584, mais aussi par Pierre Larivey (1540-1619), édition non précisée, non datée. Plus près de nous, une édition en 1881, traduite par Alcide Bonneau (et dont est tirée la présente), ainsi qu'en 1913 par B. de Villeneuve. L'édition de 1881 a d'ailleurs rencontré un tel succès, qu'elle a été traduite en anglais, en 1886. On l'a qualifié de licencieux ; je préfère y voir une critique des moeurs relâchées de la Renaissance.
Agnolo, Angelo (ou Ange en français) Firenzuola est issu, le 28 septembre 1493, d'une vieille famille originaire de la ville éponyme, entre Florence et Bologne. Après ses premières années florentines, il part faire son droit à Sienne, puis à Pérouse. Il rencontre notamment Claudio Tolomei, et Pierre l'Arétin. Grâce à son père, il entre dans l'ordre bénédictin de Vallombreuse. Il obtint le bénéfice des abbayes de Spolète puis de Vaiano, mais fut dispensé de prononcer ses voeux. Inspiré par une noble dame romaine, qu'on retrouve sous les traits de Constance Amaretta dans les "Ragionamenti", il traduit également "l'Ane d'or" d'Apulée. Il fonde l'Académie dell'Addiacio à Prato, en 1540, et rédige des Nouvelles et des Fables, malgré des revers de fortune. Il meurt en 1543, dans une solitude absolue. Ses oeuvres seront publiées après sa mort.
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INTRODUCTION
« Firenzuola est plus qu’un conteur agréable : c’est un maître écrivain, qui met son style plein de nerf au service d’une imagination naturellement voluptueuse, et dont les peintures sont d’un coloris plein de vivacité. On l’a loué de ne pas s’en être tenu à la langue telle que l’avaient faite Dante, Boccace, Pétrarque, et d’avoir enrichi la sienne d’une foule de locutions pittoresques puisées aux sources vives, c’est-à-dire empruntées au parler populaire : à Florence comme à Paris, on entend plus de tropes un jour de marché qu’en plusieurs centaines de séances Académiques. Son œuvre, peu considérable, se compose d’un recueil d’Apologues orientaux intitulé : Discorsi degli Animali ; de Ragionamenti d’Amore ; de deux Discours sur les Beautés des Femmes ; de deux comédies, La Trinuzia et I Lucidi ; d’une traduction de l’Âne d’or d’Apulée ; de Poésies, parmi lesquelles figurent des Capitoli d’une touche légère, et de quelques opuscules. L’un d’eux, Expulsion des lettres nouvelles inutilement introduites dans la langue Toscane, est dirigé contre le Trissino, qui voulait augmenter l’alphabet de certaines lettres parasites, entre autres de l’oméga. Deux au moins de ces ouvrages ont été anciennement traduits en notre langue et paraissent avoir joui de quelque notoriété ; les Discorsi degli Animali l’ont été une première fois par Gabriel Cottier, sous ce titre : Plaisant et facétieux Discours des Animaux, avec une histoire non moins véritable que plaisante advenue puis n’a guières en la ville de Florence, Lyon, 1556, in-16, et une seconde fois par Pierre de Larivey ; ils font partie d’un traité intitulé : Deux livres de Philosophie fabuleuse, Lyon, 1579, in-16. Brantôme1 connaissait les Discorsi delle bellezze delle Donne, au moins dans la traduction suivante : Discours de la Beauté des Dames, prins de l’Italien du seigneur Ange Firenzuole, par J. Pallet, Saintongeois ; Paris, 1578, in-8°. L’Âne d’or offre cette particularité singulière que Firenzuola, se substtituant au Lucius d’Apulée, s’est approprié non seulement les inventions de l’auteur, mais les mésaventures du héros, qu’il prend pour son compte personnel, ce qui lui donne l’occasion de nous retracer, au début, un peu de sa biographie et la généalogie en règle de toute sa famille. Paul-Louis Courier, un fin connaisseur en ces matières, estimait fort cette traduction pour sa saveur légèrement archaïque. « Sans reproduire, » dit-il, « les phrases obscures, les termes oubliés de Fra Jacopone ou du Cavalcanti, Firenzuola emprunte du vieux Toscan une foule d’expressions naïves et charmantes, et sa version, où l’on peut dire que sont amassées toutes les fleurs de cet admirable langage, et, au sentiment de bien des gens, ce qu’il y a de plus achevé en prose Italienne... » Voilà ce que nous en dit un de ses traducteurs et publicateurs, le bien connu bibliophile Alcide Bonneau, en 1881. Or, comme son édition a été tirée à 225 exemplaires – seulement – il est normal qu’elle soit rare, qu’elle s’arrache auprès de bouquinistes, selon son état, à des prix oscillant entre 60 et 120 euros. Malgré mes diligentes recherches, notamment à la BNF (ainsi que d’autres sources, dont je me réserve la primeur), je n’ai trouvé aucune trace de l’édition de 1913 par B. de Villeneuve ; pas plus d’ailleurs que celle de Pierre de Larivey (1540-1619). Gabriel Chappuys en avait aussi eu connaissance, puisqu’il a traduit une des nouvelles de Firenzuola pour l’inclure dans ses Facétieuses Journées publiées en 1584. Ceci pour dire que, si de nos jours, ces textes sont méconnus, et non publiés, ils ont été abondamment traduits et publiés, à de nombreuses reprises, par le passé ! Et effectivement, si certains rangent ses écrits parmi les libertinages, valant donc une diffusion sous le manteau, j’y vois, moi, une critique des mœurs de cette époque, et notamment la mise en cause du clergé – mais chut museau ! On ne dit pas du mal de l’Église, surtout à cette époque… Combien ont fini sur le bûcher pour moins que ça ! Sauf que là, notre auteur est abbé bénédictin. Cela semble lui conférer une légitimité lorsqu’il critique certaines dérives cléricales de l’époque, même si ses soutiens lui sont retirés à la fin de sa vie. Mais donnons un bref aperçu de sa vie : Agnolo Firenzuola est né à Florence le 28 septembre 1493 dans un milieu humaniste. Il est le fils du notaire Sebastian Giovannini de Firenzuola et de Lucrezia Braccesi, laquelle est la fille de l’humaniste Alessandro, auprès duquel Sebastian a longtemps exercé la fonction de secrétaire. Sa famille, originaire du bourg de Firenzuola entre Bologne et Florence, a émigré à Florence au cours du quinzième siècle, et a exercé depuis lors, des charges publiques au sein de la république. A Florence, où il passe ses jeunes années, Agnolo baigne dans un milieu humaniste marqué par l’influence de Marsile Ficin. Puis il part à Sienne, suivre des études de droit : il y rencontre notamment Claudio Tolomei, de l’illustre famille des seigneurs de Pérouse, qui deviendra évêque et grand poète. A Pérouse, où il termine ses études, en 1516, il fait la connaissance de Pierre l’Arétin. Grâce à son père, il entre dans l’ordre bénédictin de Vallombreuse, où il obtint les abbayes de Ste-Marie à Spolète et de ST-Sauveur à Vaiano, qui lui offrent un logement pérenne sans le priver de sa liberté de circulation et d’étude. C’est en cette qualité qu’il arrive à Rome, en 1518, pour occuper le poste de procureur de l’Ordre à la Curie, sous le pontificat de Léon X. Il y rencontre alors les conseillers de Léon X, les futurs cardinaux Jacques Sadolet et Pietro Bembo. Il y renforce également ses liens avec les grands intellectuels du moment comme Annibal Caro, le poète et traducteur, ou Francesco Maria Molza, le grand poète italien. Pendant le bref pontificat d’Adrien VI, il retourne à Florence puis il revient à Rome, avec l’élection du cardinal Jules de Médicis, cousin de Léon X, sous le nom de Clément VII. Il a choisi de quitter son emploi à la Curie, en 1521, pour se consacrer aux travaux littéraires. Sa rencontre avec une noble dame romaine d’origine florentine, connue de la postérité sous le pseudonyme de Constance Amaretta (d’après l’œuvre des Ragionamenti de Firenzuola) en est probablement le motif. Sensible et cultivée, la dame, épouse d’un avocat romain, avide et matérialiste, a choisi de s’évader d’un mariage malheureux en se consacrant à l’étude de la poésie et de la philosophie. Leur amitié platonique et spirituelle est l’occasion pour Firenzuola d’achever ses Ragionamenti, en janvier 1525, peu de temps après la mort de Constance et d’entreprendre sa traduction de l’Âne d’or, d’Apulée. Dans les mois qui suivent, Firenzuola tombe malade de la fièvre tierce (une forme de paludisme, la fièvre des Marais Pontins), ce qui le contraint à se retirer à Florence, à l’abbaye de Vallombreuse. Le 8 mai 1526, il demande et obtient de ne pas avoir à prononcer ses vœux, tout en continuant à profiter des avantages de sa situation dans l’ordre. On le retrouve à Florence en 1529 où Claudio Tolomei lui écrit pour lui demander de participer à une réunion d’écrivains qui se tient à Bologne, à l’occasion de la rencontre entre le pape et l’empereur Charles Quint mais Firenzuola décline l’invitation. En 1530, il participe à la première réunion de l’Académie des Vignerons, formée à Rome par Umberto Strozzi, qui comprend notamment, de façon sporadique, entre 1530 et 1537, le poète Molza, Annibal Caro, Porrino Gandolfo, Tryphon Benci, Mattio Franzesi, Mauro Della Casa, le Bini et Agnolo Firenzuola. Il est revenu dans l’État pontifical sans doute pour obtenir du pontife un bénéfice. Il subit en 1533 une nouvelle crise de malaria et il quitte Rome, à...




