Buch, Französisch, Band 306, 301 Seiten, Format (B × H): 160 mm x 236 mm, Gewicht: 499 g
Reihe: Collection Latomus
Buch, Französisch, Band 306, 301 Seiten, Format (B × H): 160 mm x 236 mm, Gewicht: 499 g
Reihe: Collection Latomus
ISBN: 978-2-87031-247-6
Verlag: PEETERS PUB
Un peu moins de trois cents Gallo-Romains ont appartenu aux deux ordres
nobiliaires romains au cours du Haut-Empire, chevaliers pour les trois
quarts, sénateurs pour le quart restant. La reconnaissance de cette
appartenance est le résultat d’une application de critères d’origine
géographique aux sénateurs et chevaliers romains présumés originaires de
Gaule ou présumés tels à divers titres, qui a conduit à écarter, dans
l’état actuel de la documentation, un nombre assez élevé de personnages
considérés comme ayant appartenu à l’ordre sénatorial ou à l’ordre
équestre pour des raisons individuelles ou un statut présumé de groupes.
Il s’agit en ce cas d’une part de Gaulois assurés mais dont
l’appartenance à l’un des deux ordres nobiliaires ne peut être qu’une
erreur ou une trop fragile hypothèse, d’autre part de sénateurs ou de
chevaliers parfaitement authentiques mais pour lesquels une origine de
Gaule ne pose sur de fondements dépourvus de solidité ou qui ne
suffisent pas à asseoir une conviction.
Ces deux élites nobiliaires ont connu simultanément une triple
évolution. Une évolution chronologique des effectifs connus: ils ont
progressé de manière parallèle pour les sénateurs et les chevaliers
jusqu’à la fin du 1er siècle, en laissant derrière eux les effectifs
sénatoriaux et équestres des provinces hispaniques, africaines et
micrasiatiques; une baisse a commencé dans la seconde moitié du IIe
siècle et s’est généralisée au IIIe siècle, plus rapidement et plus
profondément, au moins en apparence, pour les sénateurs dont les
effectifs connus furent, comme ceux des chevaliers, de plus en plus
largement distancées par ceux des nobles d’Afrique et d’Asie Mineure.
Cette évolution chronologique s’est accompagnée d’une évolution de la
répartition géographique de ces primores. La Narbonnaise est présente
dans la prosopographie sénatoriale et équestre dès la fin de la
République, mais le premier chevalier connu des Trois Gaules date de
l’époque augustéenne et la première attestation d’un sénateur de l’une
de ces provinces de l’époque claudienne. Ce retard a duré pour le
recrutement sénatorial jusqu’au début du IIe siècle, tandis que les
effectifs des chevaliers croissaient oins inégalement. Au IIe siècle le
contraste entre la Narbonnaise et le reste de la Gaule s’est atténué à
la suite de la diminution du nombre des sénateurs et des chevaliers
connus dans la province du Sud-Est, alors que dans les Trois Gaules le
nombre des premiers augmentait légèrement et que se maintenait le nombre
des seconds, les deux provinces rhénanes restant en retrait. Au cours du
IIIe siècle s’est produit un renversement des valeurs au bénéfice de la
Gaule conquise par César, les régions rhénanes fournissant alors ses
assises les plus larges au recrutement équestre.
Les primores gallo-romains ont aussi connu une évolution d’ordre
sociologique. Commencée par l’octroi du droit de cité au chefs
indigènes, expliquant l’accès privilégié de ceux-ci à l’ordre équestre
et par lui à l’ordre sénatorial, l’extension progressive du recrutement
équestre puis sénatorial du Sud-Est vers les régions de l’intérieur et
du Nord de la Gaule a continué jusqu’au deuxième tiers du IIe siècle au
profit des milieux dirigeants traditionnels, mais aux chefs indigènes
des peuples du Sud-Est et aux descendants des dynastes aquitains ou
bataves ont succédé des notables de moindre envergure; enfin ont accédé
à leur tour à l’ordre équestre des militaires de carrière venus avant
tout des régions du Nord-Est.